Un cyberdissident condamné à deux ans de prison

Yan Jun, un professeur de biologie de 32 ans, a été condamné à deux ans de prison, le 8 décembre 2003, par un tribunal de Xian (nord-ouest du pays). Il était accusé d'avoir publié plusieurs essais "subversifs" sur Internet. Dans l'un d'eux, le cyberdissident dénonçait le manque de liberté de la presse en Chine. Reporters sans frontières demande au Premier ministre chinois, Wen Jiaboa, la libération de Yan Jun . "Cette condamnation tombe le jour même où Premier ministre rencontre Koffi Annan, secrétaire général des Nations unies. Nous ne pouvons que noter l'hypocrisie du gouvernement chinois, qui réprime la cyberdissidence tout en faisant bonne figure auprès des diplomates et des organisations internationales", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. "Nous constatons que la répression à l'égard d'Internet s'est accrue dans les deux derniers mois. La libération de la jeune internaute Liu Di n'était que de la poudre aux yeux de la part des autorités chinoises", a-t-il ajouté. Dans un de ses essais diffusés sur le Réseau, Yan Jun demandait la révision du jugement des étudiants interpellés lors du massacre de Tienanmen, le 4 juin 1989. Dans un autre, il demandait la libération de l'ancien secrétaire général du parti communiste, Zhao Ziyang, placé en résidence surveillée après s'être exprimé en faveur des étudiants arrêtés lors des événements de 1989. Le cyberdissident avait été hospitalisé en juillet, après avoir été battu par ses codétenus. Selon sa femme, interrogée par l'Agence France-Presse (AFP), il souhaite faire appel de son jugement. Yan Jun est un dissident politique connu de longue date. Il avait déjà été arrêté une première fois en 1998, lors d'une visite officelle à Xian de l'ancien président américain Bill Clinton. Neuf personnes ont été jugées depuis le 1er novembre et condamnées à des peines allant de deux à 10 ans de prison, pour des textes critiques envers le gouvernement publiés sur Internet. Avec 47 détenus, la Chine est de loin la plus grande prison du monde pour les cyberdissidents, La Chine sera présente au Sommet mondial sur la société de l'information, qui se tiendra à Genève du 10 au 12 décembre. Elle tente d'imposer ses positions, répressives envers la liberté d'expression sur Internet, dans le projet de déclaration de principes qui sera discuté lors de ce sommet.
Publié le
Updated on 20.01.2016