Un correspondant régional reçoit des menaces de mort

Reporters sans frontières est préoccupée par les menaces de mort dont est l'objet Azzedine Gaïz, correspondant à Khénifra (à environ 280 km au sud-est de Rabat) du quotidien national Yawmiyat Ennass. “Nous demandons aux autorités marocaines de mener une enquête sérieuse et impartiale pour identifier les auteurs de ces menaces de mort. Il s'agit là d'une nouvelle tentative pour intimider un correspondant régional connu pour ses enquêtes sur les activités illégales et les abus de pouvoir de certaines personnalités locales", a déclaré l'organisation. Le 30 janvier 2007, Azzedine Gaïz a déposé plainte auprès du parquet de Khénifra après avoir reçu plusieurs appels anonymes au cours du mois l'intimant de cesser d'écrire s'il voulait rester en vie. Une enquête a été ouverte après que le procureur avait écouté un message vocal qui contenait des menaces, que le journaliste avait conservé sur son téléphone portable. Joint par Reporters sans frontières, Azzedine Gaïz a affirmé ne pas savoir avec exactitude lesquels de ses articles avaient entraîné ces menaces. Il a par ailleurs lancé un appel pour que “cessent les pressions contre les journalistes qui ne veulent que du bien à ce pays”. Ce correspondant s'est illustré à plusieurs reprises en publiant des articles sur des malversations, impliquant des potentats locaux. Il a notamment réalisé des enquêtes sur la mafia du cèdre sévissant dans la région, qui renferme les plus grandes réserves forestières du pays. Par ailleurs, Azzedine Gaïz avait été le premier journaliste à parler de la “catastrophe d'Anfgou”, un village totalement démuni du Moyen-Atlas où sont mortes de froid, en décembre 2006, une trentaine de personnes, dont une majorité d'enfants. Azzedine Gaïz, 44 ans, travaille depuis près de quatre mois pour Yawmiyat Ennass, un quotidien national basé à Casablanca.
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Updated on 20.01.2016