Un commando de la police du gouvernement de transition occupe une radio de Baidoa

Reporters sans frontières condamne avec énergie la fermeture par la force de la station privée Radio Warsan à Baidoa (Sud-ouest), dont les bureaux sont occupés par un commando de la police du gouvernement fédéral de transition, depuis l'après-midi du 14 décembre 2006. "On ne peut pas à la fois se targuer de représenter le camp de la démocratie et se comporter comme les régimes les plus despotiques du continent. Ces derniers mois, Radio Warsan, qui revendique le fait d'être une radio populaire, a trop souvent été prise pour cible par le gouvernement fédéral de transition. Dans ces conditions, comment ce gouvernement peut-il s'attendre à être soutenu par une population qu'il bâillonne ? Il est temps que le président Abdullahi Yusuf comprenne que la répression et les rodomontades sont contre-productives et dangereuses", a déclaré l'organisation. Le 14 décembre 2006 vers 17 heures, le directeur adjoint de la police a fait irruption dans les bureaux de Radio Warsan, ordonnant la fermeture de la station. Le directeur de la radio, Abdifatah Mohammed Ibrahim, a exigé qu'un ordre écrit lui soit présenté. L'officier est alors allé chercher une douzaine d'agents de police armés et a procédé à la fermeture des bureaux par la force. "Cinq policiers se trouvent dans l'enceinte de la radio en ce moment et surveillent de près tous les mouvements du personnel", a déclaré le directeur de la radio, cité par l'Union nationale des journalistes somaliens (NUSOJ), l'organisation partenaire de Reporters sans frontières en Somalie. Selon la même source, Radio Warsan, une station commerciale indépendante connue par le passé sous le nom de Democratic Media Concern (DMC), avait reçu des menaces après avoir diffusé des émissions ou des informations dérangeantes pour le gouvernement, notamment sur la volonté de sécuriser les abords du palais présidentiel en déplaçant les habitants du quartier. Un talk-show avait été organisé, au cours duquel une collecte pour l'assistance aux déplacés avait été annoncée. Les bureaux de Radio Warsan avaient déjà été fermés de force pendant deux jours, le 8 septembre 2006. Sept de ses journalistes avaient été brièvement détenus. Deux autres journalistes ont été arrêtés et incarcérés plusieurs jours, depuis le 24 octobre.