Le décès de Dhia Najim porte à 46 le nombre de journalistes et collaborateurs des médias tués en Irak depuis mars 2003. Reporters sans frontières appelle le secrétariat américain à la Défense à mener une enquête sérieuse afin d'éclaircir les circonstances troublantes de la mort du cameraman travaillant pour l'agence Reuters
Dhia Najim, cameraman free-lance collaborateur de l'agence Reuters, a été tué dans des circonstances obscures le 1er novembre dans la ville de Ramadi, à l'ouest de Bagdad.
" Alors que les troupes américaines sont mises en cause par la famille de la victime, nous demandons au secrétariat américain à la Défense qu'une enquête approfondie et honnête soit menée afin d'éclaircir les circonstances troublantes de la mort de Dhia Najim ", a déclaré Reporters sans frontières.
Depuis le début du conflit, des tirs américains ont déjà occasionné la mort d'au moins neuf journalistes, sans pour autant que des enquêtes sérieuses ne viennent éclaircir les circonstances de ces drames. Tarek Ayyoub (Al-Jazira), Taras Protsyuk (Reuters), José Couso (Telecinco), Mazen Dana (Reuters), Ali Al-Khatib (Al-Arabiya) et Ali Abdel Aziz (Al-Arabiya), Assad Kadhim (Al-Iraqiya), Hussein Saleh (Al-Iraqiya) et Mazen Al-Tomaizi (Al-Ekhbariya) ont succombé à des tirs américains.
Ce nouveau décès porte à 46 le nombre de journalistes et de collaborateurs des médias tués en Irak depuis le début du conflit en mars 2003. L'Irak est aujourd'hui le pays le plus dangereux pour les journalistes. Ces derniers sont exposés à plusieurs types de dangers. En plus des tirs américains, ils sont les victimes du crime organisé et des groupes de combattants armés. Ces derniers s'en prennent notamment aux journalistes irakiens collaborant avec des médias étrangers.
Selon un communiqué publié par l'armée américaine, Dhia Najim, 47 ans, filmait des affrontements entre des Marines et des insurgés irakiens dans le quartier Andalous, à Ramadi, lorsqu'il a reçu une balle dans le cou. Les autorités militaires américaines affirment avoir visionné des images prises par le cameraman et montrant la préparation par les insurgés d'attaques contre les forces multinationales.
Pour sa part, l'agence britannique Reuters affirme avoir visionné des images de la mort du journaliste dont elle n'a pas précisé la source. Selon ces images, le journaliste aurait été victime d'un tir en embuscade, apparemment en dehors de tout contexte d'affrontement. " Selon des photographies de presse prises dimanche, des tireurs embusqués appartenant aux Marines ont pris position à Ramadi ", souligne une dépêche de l'agence. Reuters a rejeté l'hypothèse que le cameraman puisse être lié aux insurgés et a demandé à l'armée américaine de mener une enquête sérieuse. Les collègues et la famille du cameraman pensent qu'il a été tué par un sniper américain.