Reporters sans frontières condamne fermement les violences survenues contre un bureau de la télévision nationale palestinienne. L'organisation appelle le Premier ministre à éclaircir les circonstances de cet assaut et à sanctionner ses auteurs.
Reporters sans frontières proteste fermement contre l'attaque dont a été victime le bureau de la télévision nationale palestinienne, le 5 juin 2006, dans le sud de la bande de Gaza. L'organisation tient à attirer l'attention du Premier ministre Ismaïl Haniyeh sur le climat d'insécurité dans lequel travaillent les journalistes des territoires palestiniens.
"Il est indispensable que des mesures efficaces soient prises afin de garantir la sécurité et l'intégrité physique des journalistes. Aussi nous demandons à Ismaïl Haniyeh de mettre tout en œuvre afin de faire la lumière sur les circonstances de cette attaque. Il est intolérable que des professionnels en plein exercice de leur fonction soient traités de la sorte. Ces violences ne doivent pas rester impunies. S'il est prouvé que les agresseurs sont des membres du Hamas, le Premier ministre devra en tirer toutes les conséquences et rappeler à l'ordre les militants et sympathisants de son parti", a déclaré l'organisation.
"Environ 100 hommes armés, membres de (la branche armée du Hamas les brigades Ezzedine) Al-Qassam ont envahi le centre de transmission de la télévision à Khan Younès, a expliqué Bassam Abdallah, cameraman de la chaîne. Ils ont tiré sur du matériel, détruit des caméras et m'ont battu ainsi que le directeur du bureau Ahmed Sager.
Le journaliste Mohammed Jouda a indiqué, lui, que " des hommes du Hamas (étaient) également montés sur le toit du bâtiment et (avaient) détruit à l'arme automatique les paraboles et les équipements de transmission".
Le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri, a affirmé que son mouvement "n'avait rien à voir avec l'attaque".
Les activistes du Hamas avaient, à plusieurs reprises, accusé la télévision, contrôlée par le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, de diffuser des informations dirigées contre le mouvement islamiste.
En signe de protestation, certains employés se sont symboliquement mis un bâillon sur la bouche, les cameramen ont déposé les caméras au sol et la télévision a suspendu sa diffusion pendant trente minutes.