Un blogueur libéré, mais un autre maintenu en prison
Organisation :
Reporters sans frontières a appris, le 12 novembre 2010, la libération du blogueur Mehdi Khazali, en attente de son procès, après avoir versé une caution de 200 millions de tomans (150 euros). Arrêté le 13 octobre 2010, à l’issue de sa convocation par la 4e chambre du parquet de Téhéran, il était depuis incarcéré dans la section 209 de la prison d’Evin. Mehdi Khazali est le fils de l’ayatollah Abolghasem Khazali, membre influent, depuis une trentaine d’années, du Conseil des gardiens de la Constitution iranienne. Depuis un an, Mehdi Khazali critiquait sévèrement la politique gouvernementale et le chef de l’Etat Mahmoud Ahmadinejad sur son site Baran (http://www.drkhazali.com/) la. Il a été accusé d' "action contre la sécurité nationale" et de "publication de fausses informations destinées à troubler l’ordre public".
Par ailleurs, l’organisation s’inquiète du sort de Mohammad Pour Abdullah, blogueur emprisonné depuis le 12 janvier 2009. Les autorités judiciaires ont rejeté sa demande de libération conditionnelle. Directeur du blog Pishro (Avant-garde), il avait été arrêté le 12 janvier 2008 et condamné, le 14 décembre 2009, par le 15e chambre du tribunal de la Révolution de Téhéran, à six ans de prison ferme pour “publicité contre le régime et action contre la sécurité nationale”. Deux mois plus tard, la 36e chambre de la cour d’appel de Téhéran a réduit cette peine à trois ans de prison ferme. Légalement, les prisonniers qui ont purgé la moitié de leur peine peuvent bénéficier d'une liberté conditionnelle.
A ce jour, 25 journalistes et 9 net-citoyens sont emprisonnés en Iran, qui se classe 175e sur 178 pays dans le dernier classement de la liberté de la presse de Reporters sans frontières.
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Blogueurs : la série noire continue
15.10.10
Reporters sans frontières dénonce, à travers la condamnation extrêmement sévère du blogueur Hossein Ronaghi Maleki et de l’arrestation de Mehdi Khazali, animateur du site http://www.drkhazali.com, l’acharnement des autorités envers les blogueurs. Tout comme les journalistes, les blogueurs sont considérés comme des ennemis du régime. Engagés dans des initiatives de contournement de la censure, aidant leurs concitoyens à avoir accès à des informations interdites, Hossein Ronaghi Maleki et Mehdi Khazali se sont retrouvés dans l’œil de mire du régime, qui a considérablement alourdi les peines de prison à l’encontre des blogueurs.
Reporters sans frontières a appris l’arrestation, le 13 octobre 2010, du blogueur Mehdi Khazali, à l’issue de sa convocation par la 4e chambre du parquet de Téhéran. Selon son fils, il avait été menacé, le même jour, par les services de sécurité qui voulaient l’obliger à se présenter à la prison d’Evin.
A la fois blogueur et médecin, Mehdi Khazali est le fils de l’ayatollah Abolghasem Khazali, membre influent, depuis une trentaine d’années, du Conseil des gardiens de la Constitution iranienne. Depuis un an, Mehdi Khazali critiquait sévèrement sur son site Baran (http://www.drkhazali.com/) la politique gouvernementale et le chef de l’Etat Mahmoud Ahmadinejad.
Le blogueur avait déjà été arrêté le 28 juin 2009 et avait passé 23 jours à l’isolement dans la section 209 de la prison d’Evin. Il avait été libéré le 20 juillet 2009 après versement d’une caution de 20 000 000 de tomans (environ 20 000 euros).
Un autre blogueur, Hossein Ronaghi Maleki, a été condamné, le 5 octobre 2010, à quinze ans de prison ferme par la 26e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran, après avoir passé plus de 300 jours en cellule d’isolement. Il a en effet été reconnu coupable de trois peines cumulables : onze ans de prison pour « collaboration avec le groupe Iran proxy », qui lutte contre la censure sur Internet, deux ans de prison pour « insulte envers le Guide suprême », et deux ans pour « insulte envers le président de la République ». Le blogueur a rejeté ces accusations. Selon sa mère, « au tribunal, il a été frappé et forcé de signer le verdict ». Son avocat, Mohammad Ali Dadkhah, a confirmé l’information et a annoncé son intention de faire appel contre ce verdict « injuste ».
Hossein Ronaghi Maleki a été arrêté, le 13 décembre 2009, par les Gardiens de la Révolution lors d’une « opération de démantèlement d’un réseau contre-révolutionnaire ». Il est accusé d’avoir élaboré et utilisé des logiciels anti-filtrage, d’aide et d’hébergement de sites et de blogs actifs dans le domaine des droits de l’homme. Son arrestation avait été confirmée officiellement par les autorités après plusieurs semaines de détention au secret.
C’est la seconde peine la plus lourde jamais prononcée à l’encontre d’un blogueur iranien depuis la condamnation de Hossein Derakhshan à 19 ans et demi de prison le 28 septembre 2010 (lire le communiqué).
A ce jour, 27 journalistes et 9 net-citoyens sont emprisonnés en Iran.
Publié le
Updated on
20.01.2016