Un blogueur égyptien doit être jugé par un tribunal militaire
Organisation :
Reporters sans frontières dénonce la comparution du blogueur Ahmed Hassan Basiouny, devant un tribunal militaire, le 20 novembre prochain, et demande l’abandon immédiat des poursuites à son encontre. Il s’agit du deuxième blogueur à être jugé par une cour martiale.
Ahmed Hassan Basiouny est accusé d’avoir “diffusé des informations classées secret défense via Internet” et d’avoir “publié des informations liées aux forces armées de l’Egypte” sur un site web intitulé “Enrôlement et recrutement en Egypte et réponses aux questions des jeunes postulants” (Packing and Recruitment Management in Egypt and answering questions of youth applying to the recruitment). Il avait en effet créé une page Facebook en 2009 pour fournir des conseils et des informations sur le recrutement dans l’armée égyptienne.
Les autorités demandent qu’Ahmed Hassan Basiouny soit puni en vertu des articles 80 1/2 et 85/3 du code pénal, et de l’article 5/B du Code la justice militaire.
Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, Ahmed Hassan Basiouny avait paradoxalement été l’invité récent de l’émission en direct "Youth Panorama" de la radio publique Al-Shabah Wal-Reyada (Jeunesse et Sport) pour parler du groupe qu’il avait créé sur Facebook. La radio l’avait alors décrit comme un “bon modèle pour la jeunesse égyptienne”. Quelques jours plus tard, il était pourtant convoqué pour un interrogatoire par le Bureau d’investigation de la police militaire. Il avait ensuite été détenu brièvement, avant que ne soit prise la décision de le juger devant un tribunal militaire.
Un premier blogueur, Ahmed Abdel Fattah Mustafa, avait comparu le 1er mars 2010 devant la cour martiale, après plusieurs jours de détention au secret. Ce jeune étudiant avait publié sur son blog Maza Asabak ya Watan (“Que t’est-il arrivé, ô mon pays”), en 2009, un article dénonçant une affaire de favoritisme dans une école militaire. Il avait alors été accusé de “diffamation des forces armées égyptiennes”, “tentative de dégradation de la confiance du peuple envers les forces armées” et “publication de fausses informations”. Il avait été relâché le 7 mars 2010, après avoir publié des excuses sur son blog. (voir l'article)
L’Egypte fait partie des « Ennemis d’Internet » répertoriés par l’organisation en raison notamment du harcèlement et des poursuites contre les blogueurs. (lien vers le chapitre Egypte des Ennemis d’Internet). Reporters sans frontières a demandé aux autorités, à l’occasion de la récente libération du blogueur Kareem Amer, de prendre un nouveau départ avec la communauté des net-citoyens (voir l'article). L’affaire Ahmed Hassan Basiouny constitue donc un nouveau test pour la liberté d’expression en Egypte.
Page Facebook d'Ahmed Hassan Basiouny
Publié le
Updated on
20.01.2016