Un an après la mort du journaliste Cihan Hayirsevener, Reporters sans frontières appelle à un procès équitable
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Le 18 décembre 2010, un an jour pour jour après le meurtre du journaliste Cihan Hayirsevener, Reporters sans frontières demande aux autorités turques de veiller à ce que ses assassins soient jugés et condamnés, et de s’engager ainsi dans la lutte contre l’impunité.
Il y a un an, le fondateur et directeur de publication du quotidien Güney Marmara Yasam tombait sous les balles de Serkan Erakkus, sur l’avenue Atatürk de la ville de Bandirma (Nord-Ouest) .
Nous pouvons saluer le fait que le tireur ait été incarcéré rapidement et que son procès ait débuté le 31 août 2010. Il est cependant primordial que les commanditaires de cet assassinat soient également jugés.
Cihan Hayirsevener dénoncait régulièrement les irrégularités financières et la corruption des autorités municipales. Avant sa disparition, le journaliste enquêtait sur les faits de corruption dont avaient été reconnus coupables les propriétaires des quotidiens Ilk Haber et Son Kursun, concurrents de Güney Marmara Yasam. Ihsan Kuruoglu et Ilbey Kuruoglu (père et fils) avaient versé des fonds au maire de Bandirma afin de remporter des appels d’offres dans le secteur de l’immobilier.
Ils figurent parmi les 12 personnes accusées d’avoir commandité l’assassinat de Cihan Hayirsevener. Ils sont inculpés pour “homicide volontaire”, “homicide avec préméditation”, “possession d’arme à feu”, “fondation, appartenance et propagande d’une organisation à but criminel”.
Il est étonnant, voire inquiétant que, malgré ces chefs d’inculpation mentionnant clairement un crime prémédité et organisé, la cour d’Istanbul estime qu’il s’agit d’un crime commis par un individu et non pas par une organisation. Ainsi, la cour d’assises d’Istanbul (chargée des affaires de crime organisé) a demandé, le 15 octobre dernier, le transfert du dossier à la cour d’assises de Bandirma.
Reporters sans frontières appelle la justice turque à poursuivre tous les responsables du meurtre de Cihan Hayirsevener, y compris ses commanditaires. Un procès juste et équitable doit être mené pour rendre justice à la famille et à la mémoire du journaliste. Il constituera également un message fort en faveur de tous les journalistes locaux victimes d’agressions, tels que Haci Bogatekin, Ömer Celik et Durmus Tuna, qui mènent un combat pour briser le cercle de l’impunité.
Publié le
Updated on
20.01.2016