Reporters sans frontières témoigne de sa grande inquiétude après l'annonce, le 7 janvier 2006, par la police irakienne, de l'enlèvement de la journaliste américaine Jill Carroll à Bagdad et appelle à une forte et rapide mobilisation pour obtenir sa libération. L'organisation est également profondément révoltée par l'assassinat de son interprète Allan Enwiyah.
D'autres informations en anglais sur le site du Christian Science Monitor
« Une fois de plus, des journalistes travaillant en Irak sont tombés dans une embuscade meurtrière. Avec la mort d'un interprète, la presse irakienne continue d'être la victime principale du climat infernal qui règne dans le pays. Nos pensées vont à sa famille et à ses proches, ainsi qu'à tous les journalistes irakiens, qui payent le plus lourd tribut à la guerre qui ravage leur pays. Aujourd'hui, il reste une vie à sauver. Nous appelons tous ceux qui, comme nous, refusent l'injustice, à tout mettre en œuvre pour que la journaliste enlevée soit relâchée au plus vite. L'expérience a montré qu'une forte mobilisation était déterminante dans les premiers jours d'un kidnapping », a déclaré Reporters sans frontières.
Jill Carroll (photo ci-contre), une journaliste freelance actuellement en mission pour le Christian Science Monitor, allait rencontrer un dirigeant politique sunnite, Adnane al-Doulaïmi, lorsqu'elle a été kidnappée par des hommes armés dans le quartier d'Adel, à l'ouest de Bagdad, aux environs de 10 heures, le 7 janvier. Le corps de son interprète, tué par balles, a été retrouvé sur les lieux de l'enlèvement.
Dans une déclaration publiée sur le site internet du Christian Science Monitor,
, lundi 9 janvier 2006, la famille de la journaliste a appelé ses ravisseurs à la relâcher, en les pressant de "prendre en considération le travail qu'elle a accompli pour révéler la vérité sur la guerre en Irak". Le responsable du service étranger du journal, David Scott, a rappelé que Jill Carroll couvrait le conflit en Irak depuis Octobre 2003 pour des médias jordanien, italien et américains. Il a qualifié la journaliste de "courageuse, perspicace et pleine de ressources". "Jill n'est pas le genre de personne à prendre des risques inconsidérés" a-t-il ajouté.
Depuis le début de la guerre en Irak, en mars 2003, 76 journalistes et collaborateurs des médias ont été tués (55 journalistes et 21 collaborateurs). Sur les 76 tués, 56 étaient de nationalité irakienne (soit 73 %) et 4 étaient de nationalité américaine (soit 5 %). Bagdad reste la ville la plus dangereuse du pays, avec 27 tués, suivie par Mossoul (12 tués). La chaîne de télévision privée Al-Iraqiya est le média le plus touché par la violence, avec 10 journalistes et collaborateurs tués.
Jill Carroll est la 35e professionnelle des médias enlevée depuis le début de la guerre. Cinq d'entre eux ont été tués par leurs ravisseurs (quatre Irakiens et l'Italien Enzo Baldoni). Les autres ont été relâchés sains et saufs. 23 enlèvements ont eu lieu à Bagdad ou dans les environs.