U Win Tin, privé des visites de la Croix-rouge, célèbre son 76e anniversaire en prison

Reporters sans frontières et la Burma Media Association demandent la libération sans conditions du plus célèbre journaliste birman, U Win Tin, qui fêtera le 12 mars 2006 son 76e anniversaire. Détenu depuis 16 ans, il a été condamné à 20 ans de prison pour "propagande antigouvernementale". Les deux organisations réclament la reprise des visites de la Croix-Rouge suspendues depuis trois mois.

Le 12 mars 2006, U Win Tin, le plus célèbre journaliste birman, fêtera son 76e anniversaire dans sa cellule spéciale de la tristement célèbre prison d'Insein à Rangoon. Depuis le 4 juillet 1989, date de son arrestation, U Win Tin est privé de ses droits fondamentaux, notamment celui d'être soigné convenablement et celui de pouvoir écrire. Reporters sans frontières et la Burma Media Association demandent la libération immédiate et sans conditions d'U Win Tin. Condamné à vingt ans de prison, notamment pour "propagande antigouvernementale", U Win Tin ne reçoit plus, depuis le début de l'année 2006, de visites de représentants du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Selon de récentes informations, U Win Tin est actuellement contraint de suivre un traitement pour des problèmes de tension artérielle et d'inflammation de la prostate. Bien qu'il soit ausculté deux fois par mois par un médecin de la prison, U Win Tin dépend de l'aide de proches qui lui apportent régulièrement des médicaments et de la nourriture. Après seize années de détention, sa santé s'est considérablement dégradée. Il a notamment subi deux attaques cardiaques. Deux fois par mois, U Win Tin est autorisé à recevoir la visite, pendant 20 à 25 minutes, d'un proche. Celui-ci peut lui apporter des médicaments, de la nourriture et des magazines. Mais un bureau de la censure installé au sein de la prison vérifie tous les documents remis au journaliste. A deux reprises, en novembre 2004 et en juillet 2005, les autorités ont annoncé à tort la libération d'U Win Tin. Depuis juillet 2005, il est, selon la loi birmane, susceptible d'être libéré pour bonne conduite. Au cours des six dernières années, U Win Tin recevait régulièrement des visites de représentants du CICR, mais l'organisation basée à Genève ne visite plus les prisonniers birmans depuis que des membres du mouvement UDSA (proche du pouvoir) ont exigé d'être présents lors des entretiens. Reporters sans frontières et la Burma Media Association rappellent l'importance des visites du CICR aux prisonniers politiques birmans et demandent au gouvernement de ne plus entraver le travail de l'organisation. Depuis mai 1999, le CICR a réalisé plus de 450 visites, concernant environ 80 000 détenus. Enfin, Reporters sans frontières a obtenu deux photos inédites qui montrent U Win Tin en compagnie d'Aung San Suu Kyi, le prix Nobel de la paix, dont il fut un proche conseiller. Aung San Suu Kyi est en résidence surveillée depuis mais 2003. La dirigeante de la Ligue nationale pour la démocratie a passé dix des seize dernières années en détention. Reporters sans frontières et la Burma Media Association appellent notamment à signer une pétition internationale sur www.rsf.org en faveur de la libération d'U Win Tin.
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Updated on 20.01.2016