Le 4 juillet 1989, le célèbre journaliste birman U Win Tin était arrêté à Rangoon. Condamné à vingt ans de prison, notamment pour « propagande antigouvernementale », U Win Tin, âgé de 76 ans, a subi deux attaques cardiaques en prison. Reporters sans frontières et la Burma Media Association exigent sa libération immédiate.
A la veille du 17e anniversaire de l'arrestation de
U Win Tin, Reporters sans frontières et la Burma Media Association appellent solennellement le Premier ministre birman, le général Soe Win, à faire libérer le célèbre journaliste birman détenu depuis le 4 juillet 1989.
« Le courage de U Win Tin qui refuse le chantage des autorités militaires, n'a jamais défailli pendant ces 17 années de détention. Sa détermination pour la liberté d'expression et la démocratie ne peuvent faire oublier l'attitude criminelle de la junte militaire qui maintient en prison un homme âgé de 76 ans et malade », ont déclaré les deux organisations.
Afin de protester contre la détention du journaliste, Reporters sans frontières et la Burma Media Association enverront par fax aux principales ambassades birmanes dans le monde, le mardi 4 juillet 2006, un appel à la libération de U Win Tin et des dizaines de pages de pétitions signées par plus de 5000 personnes en faveur de sa libération. Les deux organisations invitent à manifester de manière pacifique, en faxant ou en téléphonant aux ambassades birmanes, pour demander la libération de U Win Tin.
Depuis son arrestation à Rangoon, le 4 juillet 1989, U Win Tin est privé de ses droits fondamentaux, notamment celui d'être soigné convenablement et celui de pouvoir écrire. Selon de récentes informations, U Win Tin est contraint de suivre un traitement pour des problèmes au cœur, de tension artérielle et d'inflammation de la prostate. Bien qu'il soit ausculté deux fois par mois par un médecin dans sa cellule, U Win Tin dépend de l'aide de proches qui lui apportent régulièrement des médicaments et de la nourriture. Après 17 années de détention, sa santé s'est considérablement dégradée. Il a notamment subi deux attaques cardiaques.
Cela va par ailleurs faire un an que les autorités birmanes ont annoncé, le 6 juillet 2005, la libération de U Win Tin. Selon la loi birmane, le journaliste est en effet devenu susceptible d'être libéré pour bonne conduite depuis juillet 2005.
Condamné à vingt ans de prison, notamment pour "propagande antigouvernementale", U Win Tin ne reçoit plus, depuis près d'un an, de visites de représentants du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Au cours des six dernières années, U Win Tin était visité régulièrement par des représentants du CICR, mais l'organisation basée à Genève ne voit plus les prisonniers birmans depuis que des membres du mouvement UDSA (proche du pouvoir) ont exigé d'être présents lors des entretiens.
Deux fois par mois, U Win Tin est autorisé à recevoir la visite, pendant 20 à 25 minutes, d'un proche. Celui-ci peut lui apporter des médicaments, de la nourriture et des magazines. Mais un bureau de la censure installé au sein de la prison vérifie tous les documents apportés au journaliste.
Reporters sans frontières et la Burma Media Association appellent à signer une pétition internationale sur www.rsf.org en faveur de la libération d'U Win Tin.
Il y a plus de 16 ans, Reporters sans frontières mettait en place le " parrainage " et appelait les médias internationaux à soutenir un journaliste emprisonné. Plus de 200 rédactions dans le monde soutiennent ainsi un confrère en demandant régulièrement sa libération aux autorités concernées et en médiatisant sa situation pour que son cas ne tombe pas dans l'oubli.
Win Tin est ainsi soutenu par plus de cinquante médias français, espagnols, canadiens, suédois et belges.