Jeremias Langa, directeur de l'information de la chaîne privée Soico TV (STV), a été kidnappé et retenu sous la menace d'armes à feu par des inconnus pendant plus d'une demi-heure, le 27 janvier 2005. Ses agresseurs l'ont injurié et ont menacé de lui réserver le même sort que le journaliste assassiné Carlos Cardoso s'il continuait à « trop parler ».
Jeremias Langa, directeur de l'information de la chaîne privée du Mozambique Soico TV (STV), a été kidnappé dans sa propre voiture et retenu sous la menace d'armes à feu par des inconnus pendant plus d'une demi-heure, le 27 janvier 2005, dans la banlieue de Maputo. Ses agresseurs l'ont injurié et ont menacé de lui réserver le même sort que le journaliste assassiné Carlos Cardoso s'il continuait à « trop parler ».
« Quelques jours après le retour en prison de l'un des assassins de Carlos Cardoso, cette agression réveille de vieilles inquiétudes, a déclaré Reporters sans frontières. Ce n'est pas la première fois que Jeremias Langa est attaqué. A ce jour, l'enquête de police n'a abouti à rien », a ajouté l'organisation.
« La violence contre la presse et l'impunité des agresseurs devraient enfin appartenir au passé. Mais pour atteindre cet objectif, les autorités du Mozambique doivent prendre cette attaque au sérieux, plutôt que de chercher des prétextes pour ne pas mener d'enquête rapide. Jeremias Langa doit être protégé jusqu'à ce que ses agresseurs, y compris leur éventuel commanditaire, aient été retrouvés », a conclu Reporters sans frontières.
Dans la soirée du 27 janvier, à Malhangalene, une banlieue de la capitale du Mozambique, Jeremias Langa a été attaqué par deux inconnus « de race noire, âgés de la trentaine », selon son récit. Le menaçant avec des pistolets, les deux agresseurs sont montés à bord de sa Toyota Corolla. L'un d'eux a pris le volant, tandis que l'autre maintenait le journaliste sous la menace de son arme, sur le siège arrière. « Tu parles trop, lui a asséné l'homme qui le tenait en joue. Tu es un journaliste qui parle trop. On va te donner une leçon qui te fera taire. Tu vas mourir comme Carlos Cardoso. » Jeremias Langa a expliqué à Reporters sans frontières qu'il s'était efforcé de ne rien répondre et de garder son calme. « Tu ne dis rien maintenant, alors que tu parles beaucoup dans ta chaîne de télé », a répété l'un des inconnus pendant la demi-heure qu'a duré le kidnapping.
Alors qu'ils passaient devant un restaurant situé à plusieurs kilomètres du centre-ville, les deux hommes ont jeté le journaliste hors de sa voiture. En lui montrant leurs pistolets, ils lui ont lancé : « Si tu dis quoi que ce soit, on te tuera. »
En octobre 2004, Jeremias Langa avait déjà été attaqué par des inconnus après avoir quitté son bureau. Alors qu'il se trouvait près de sa voiture, trois hommes, dont deux étaient armés, l'ont agressé en lui lançant : « Salaud de journaliste, on te trouvera ! »
Interrogé par Reporters sans frontières, Jeremias Langa a déploré l'inaction de la police, qui affirme que ses services ont « perdu sa plainte ». Il dit ignorer les motivations exactes de ses agresseurs, estimant que ses interventions régulières à l'antenne de STV lors d'interviews de personnalités mozambicaines l'exposent à d'éventuels règlements de comptes politiques.