Trois journalistes tués en un mois, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme fait part de sa consternation

Reporters sans frontières exprime son effroi face à l’assassinat d’Ángel Castillo Corona, chroniqueur des quotidiens Puntual et Diario de México, le 3 juillet 2011, à Tianguistenco, dans l’Etat de Mexico (Est). Les violences contre la presse semblent sans fin. L’organisation appelle les autorités à mener une réflexion de fond sur la protection des journalistes et à montrer leur engagement dans la lutte contre l’impunité. Elle ne peut que se joindre aux propos tenus par la Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations unies, Navi Pillay, actuellement en visite dans le pays, qui a exprimé son inquiétude sur la situation des journalistes mexicains. Ángel Castillo Corona, chroniqueur des quotidiens régionaux Puntual et Diario de México (édités dans l’Etat de Mexico), et chargé de communication de la municipalité d’Ocuilan, écrivait sur l’actualité politique de sa région. Les circonstances exactes de l’agression n’ont pas encore été éclaircies. Selon les sources policières, le 3 juillet dernier, le journaliste se trouvait en compagnie de son fils, âgé de 16 ans, sur l’autoroute reliant Ocuilan à Tiaguistenco. Violemment frappé par des inconnus, il a été transféré à la clinique Adolfo López Mateo, où il a succombé à ses blessures. Renversé par la voiture des agresseurs, son fils est mort sur le coup. Reporters sans frontières présente ses condoléances à son épouse, à ses proches et à ses collègues. L’organisation demande aux autorités de mener une enquête approfondie, sans écarter la piste professionnelle, afin d’identifier et de poursuivre les responsables de ce crime odieux. Il semblerait que l’hypothèse du vol ait été privilégiée comme mobile du meurtre par les enquêteurs. Des représentants des associations des journalistes de Toluca et Mexico ont manifesté devant les bureaux du procureur de justice de l’Etat de Mexico, Alfredo Castillo Cervantes, pour exprimer leur indignation. L’assassinat d’Ángel Castillo Corona porte à 76 le nombre de journalistes tués depuis 2000 au Mexique. Trois professionnels des médias ont été assassinés en moins d’un mois dans le pays. Pablo Ruelas Barraza, collaborateur des quotidiens Diario del Yaqui à Huatabampo et El Regional de Sonora à Hermosillo, et Miguel Ángel López Velasco, chroniqueur du quotidien en ligne Notiver, ont été tués respectivement le 13 et le 20 juin, dans les Etats de Sonora (Nord-Ouest) et Veracruz (Sud-Est). Ces crimes expliquent pourquoi le Mexique est devenu le pays le plus dangereux pour les journalistes dans la région. Il était, en 2010, le deuxième pays le plus meurtrier pour la presse après le Pakistan, avec 7 meurtres de journalistes en lien avéré avec la profession. Le 7 juillet dernier, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Navi Pillay, actuellement en visite dans le pays, a rencontré des représentants des organisations de défense de la liberté d’expression nationales et internationales, dont la correspondante au Mexique de Reporters sans frontières. Navi Pillay a exprimé sa consternation face à la situation de violence croissante envers les journalistes dans le pays et a souligné que ces crimes ne pouvaient rester impunis. La liberté d’expression constitue une priorité pour le bureau du Haut-Commissariat des Nations unies, a déclaré Pillay. Dessin: Campagne "¡Basta de Sangre !" - “No + sangre”
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Updated on 20.01.2016