Trois journalistes toujours retenus en otages en Irak
Dimanche 26 février, cela fera 50 jours que la journaliste Jill Carroll est retenue en otage en Irak. Pour exprimer son soutien à la jeune journaliste américaine, à sa famille et à ses proches, Reporters sans frontières organise une semaine de mobilisation à l'échelle internationale qui a débuté le mardi 21 février.
1. Liste des rédactions visitées à Paris : AFP, RTL, Libération, RMC Moyen-Orient, RFI, France Inter, France Info, France Culture, TF1, France 3 et France 2
2. Les messages audio de Jim et de Katie Carroll, appelant à la libération de Jill Carroll, sont disponibles dans l'espace presse-téléchargement
3. Les photos des journalistes irakiens sont disponibles dans l'espace presse-téléchargement
Contact : Reporters sans frontières - Tel : 01 44 83 84 84 - mail : [email protected] -------------------------------------------------------------------------- 14.02.2006 - Des journalistes iraniens lancent un appel à la libération de Jill Carroll Reporters sans frontières publie un extrait de l'appel lancé par plusieurs journalistes iraniens aux ravisseurs de la journaliste américaine Jill Carroll, enlevée le 7 janvier 2006 en Irak. "Jill Carroll, jeune journaliste américaine du journal Christian Science Monitor qui travaillait également pour des journaux jordaniens et italiens est dans les mains, depuis le 7 janvier de ravisseurs qui menacent de la tuer. Chaque jour le monstre de la guerre s'empare d'une victime. Cette fois c'est une femme journaliste qui est prise dans le piège de la haine et la violence. Nous, journalistes iraniens, déclarons notre horreur de la guerre et défendons ses victimes innocentes. Notre collègue, Jill Carroll, en fait partie et nous demandons sa libération immédiate. Nous, journalistes iraniens et particulièrement les femmes journalistes iraniennes appelons, en soutien à l'une des nôtres, les médias du monde entier, notamment dans le monde musulman, dont la voix est porteuse en Irak, de se joindre à nous et d'intervenir en faveur de la journaliste..." 65 journalistes iraniens, dont 36 femmes, ont déjà signé la pétition. Ce sont pour le plupart des journalistes renoms reconnus en Iran. La pétition est publiée sur le site ZANAN IRAN (Women in Iran)
Reporters sans frontières renouvelle son appel à la libération de la journaliste Jill Carroll, à la suite de la nouvelle vidéo diffusée jeudi 9 février par une chaîne koweïtienne. "Nous rappelons aux ravisseurs que Jill Carroll est une journaliste qui n'a fait qu'exercer son métier, notamment en décrivant les conditions de vie des Irakiens. Elle est un temoin independant du conflit et n'est pas responsable des décisions du gouvernement américain”, a declaré l'organisation internationale de défense de la liberté de la presse. “Ces images prouvent que la journaliste est en vie, ce qui constitue un vrai soulagement. Cela ne calme cependant pas nos inquiétudes quant au sort de Jill Carroll. Le moment est venu de relancer la mobilisation. Nous appelons les médias du monde entier, notamment dans le monde arabe, ainsi que les dignitaires musulmans à poursuivre leurs interventions en faveur de la journaliste", a ajouté Reporters sans frontières. Dans une nouvelle vidéo diffusée le 9 février 2006 sur la chaine koweïtienne Al Rai TV, Jill Carroll apparait voilée et plus calme que sur les images diffusées fin janvier par Al-Jazira. Elle demande que tout soit fait pour satisfaire au plus vite les exigences de ses ravisseurs, car “il reste tres peu de temps”. Des images diffusées le 30 janvier 2006 par la chaîne Al-Jazira montraient Jill Carroll voilée et en pleurs. Elle appelait sa famille, ses collègues et les Américains dans le monde entier à demander aux autorités militaires américaines et au ministère de l'intérieur irakien la libération de toutes les détenues irakiennes. Selon la présentatrice de la chaîne qatarie, la vidéo était datée du 28 janvier. Le 17 janvier, une première vidéo muette de 20 secondes avait été transmise à Al-Jazira montrant la journaliste américaine qui semblait parler à la caméra. Les images ne montraient que le visage, le cou et les épaules de la journaliste, vêtue d'un sweat-shirt gris clair. La chaîne de télévision qatarie avait déclaré que les ravisseurs de la journaliste qui se sont présentés sous le nom de "Brigades de la vengeance" - groupe jusque-la inconnu - ont menacé de la tuer si les prisonnières en Irak n'étaient pas libérées sous 72 heures. Le délai avait expiré le 20 janvier. La journaliste travaillait pour plusieurs journaux jordaniens, italiens et américains dont le Christian Science Monitor. Le 7 janvier, aux environs de 10 heures, elle devait rencontrer un dirigeant politique sunnite, Adnane al-Doulaïmi, lorsqu'elle a été kidnappée par des hommes armés dans le quartier d'Adel, à l'ouest de Bagdad. Le corps de son interprète, Allan Enwiyah, tué par balles, avait été retrouvé sur les lieux de l'enlèvement. Depuis le début de la guerre en Irak, en mars 2003, 37 professionnels des médias ont été enlevés. Cinq d'entre eux ont été tués par leurs ravisseurs (quatre Irakiens et l'Italien Enzo Baldoni). Les autres ont été relâchés sains et saufs. Jill Carroll est la huitième femme journaliste enlevée en Irak. L'une d'entre elles, Raeda Wazzan, de nationalité irakienne, avait été exécutée par ses ravisseurs. Les autres ont été libérées. Malgré son titre, le Christian Science Monitor n'est pas un journal religieux. Il est réputé pour sa couverture des affaires internationales et le sérieux de ses informations nationales.