Trois journalistes togolais transférés en prison

Après dix jours de détention dans les locaux de la police nationale, Dimas Dzikodo et Philip Evégnon, respectivement rédacteur en chef et directeur de publication de l'hebdomadaire L'Evénement, ainsi que Colombo Kpakpabia, journaliste au Nouvel Echo, ont été transférés, le 24 juin en fin de matinée, à la prison civile de Lomé. Dans un communiqué publié le 19 juin, la police a affirmé que la publication des photos comme "preuves d'une prétendue répression de manifestation" était constitutive de "diffusion de fausses nouvelles et de trouble à l'ordre public". ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 17 juin 2003 Trois journalistes de la presse privée interpellés Dimas Dzikodo et Philip Evégnon, rédacteur en chef et directeur de L'Evénement, ainsi que Colombo Kpakpabia, journaliste au Nouvel Echo, ont été interpellés par la police les 14 et 15 juin. Ils sont détenus depuis au quartier général de la police nationale à Lomé, où ils sont auditionnés dans le cadre d'une enquête pour "diffusion de fausses nouvelles" visant à salir l'image du pays. Reporters sans frontières dénonce avec fermeté la détention prolongée des trois journalistes, qui n'ont fait l'objet d'aucune inculpation officielle, et appelle à leur libération immédiate. L'organisation de défense de la liberté de la presse rappelle que L'Evénement et Le Nouvel Echo sont des hebdomadaires privés, proches de l'opposition. "Les autorités togolaises ne trompent personne. Ces interpellations montrent bien qu'elles persistent dans leur attitude répressive à l'égard des médias indépendants, les seuls moyens d'expression pour des opinions dissidentes", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. L'organisation rappelle que le président Gnassingbé Eyadéma figure sur la liste des prédateurs de la liberté de la presse dans le monde qu'elle dénonce. Dimas Dzikodo a été interpellé le samedi 14 juin vers 19 heures, dans un cybercafé, alors qu'il scannait des photos de personnes qui auraient été battues par les forces de l'ordre et les milices du RPT, le parti au pouvoir, lors de la dernière élection présidentielle, pour les mettre sur le site de l'Union des forces du changement, le parti d'opposition. Il a été longuement auditionné par la police et son domicile perquisitionné. Le lendemain, la police a appréhendé Philip Evégnon, pour avoir commandé ce travail au journaliste, ainsi que Colombo Kpakpabia, qui a été interpellé dans un cybercafé, alors qu'il envoyait par Internet des images similaires à un site d'informations à l'étranger.
Publié le
Updated on 20.01.2016