Trois journalistes menacés de mort par un chef maoïste

Trois correspondants de quotidiens nationaux dans le district de Parbat (Centre) ont été menacés de mort par un chef local de la rébellion. Ils avaient enquêté sur des enlèvements d'écoliers par les maoïstes. Malgré les promesses de Krishna Bahadur Mahara, dirigeant du Parti communiste népalais - maoïste, les menaces contre les journalistes perdurent. "Au-delà des mots, ce sont les actes qui comptent en matière de respect de la liberté de la presse", a affirmé Reporters sans frontières dans un communiqué à l'attention des dirigeants maoïstes Pushpan Kamal Dahal et Krishna Bahadur Mahara. "Nous vous demandons de faire cesser les enlèvements et les menaces contre la presse. Votre parti doit permettre aux journalistes népalais de travailler librement et en sécurité dans les zones que vous contrôlez", a indiqué l'organisation. Le 6 octobre, un responsable maoïste du gouvernement populaire du district de Parbat (Centre), Kshetra Bahadur Regmi, alias Kisaan, a téléphoné à un correspondant du quotidien Spacetime pour menacer de mort trois autres reporters de la zone. Lal Prasad Sharma du Kantipur, Durga Prasad Sharma du Nepal Samacharpatra et Hari Narayan Gautam de Rajdhani sont inquiétés pour avoir enquêté et publié des articles sur l'enlèvement de sept jeunes adolescents par des rebelles dans deux écoles du district de Parbat. Une vague de recrutement forcé a actuellement lieu dans la zone et de nombreuses familles n'envoient plus leurs enfants à l'école de peur qu'ils ne soient kidnappés par les maoïstes. Les journalistes supposaient que les rebelles enrôlaient les jeunes dans leur section militaire. Les quotidiens Kantipur, Nepal Samacharpatra et Rajdhani avaient ensuite relayé l'appel des parents en faveur de la libération de leurs enfants. Le responsable maoïste accuse les trois journalistes de divulguer de "fausses informations pour gagner de l'argent". "Il nous a dit de cambrioler les maisons du voisinage plutôt que d'écrire des articles contre les maoïstes", a déclaré Durga Prasad Sharma. Celui-ci prend très au sérieux la menace dont il est la cible : "Nous risquons d'être exécutés." Le 11 septembre dernier, le dirigeant maoïste Krishna Bahadur Mahara avait présenté ses excuses pour le meurtre du journaliste Dekendra Raj Thapa et avait assuré la communauté journalistique du Népal que ce genre d'erreur ne se répéterait pas dans le futur.
Publié le
Updated on 20.01.2016