Reporters sans frontières demande que toute la lumière soit faite sur les décès de trois journalistes et leur chauffeur, tués près de Kirkouk. “La liste des morts ne cesse de s'allonger sans que les autorités irakiennes n'agissent pour mettre un terme à cette hécatombe”, a déclaré l'organisation.
Reporters sans frontières exprime toute son émotion après l'attentat meurtrier dont ont été victimes, le 9 mai 2007, trois journalistes et leur chauffeur sur une route au sud de Kirkouk (250 km au nord de Bagdad).
“Cet attentat porte à vingt le nombre de professionnels des médias tués depuis le début de l'année en Irak. La liste des morts ne cesse de s'allonger sans que les autorités irakiennes n'agissent pour mettre un terme à cette hécatombe. Il faut faire la lumière sur ces assassinats et tout faire pour mettre un terme à l'impunité qui prévaut dans le pays”, a déclaré l'organisation.
Plusieurs véhicules ont encerclé celui des journalistes sur une route dans la région d'al-Rachad, à 60 km au sud de Kirkouk, et des individus armés ont ouvert le feu sur les quatre hommes. Raad Moutacha al-Issaoui (photo), 42 ans, directeur de l'hebdomadaire Al-Iraq Al-Ghad et de l'agence de presse Al-Raad, et deux journalistes de la rédaction Nibras Abdel-Razak Obaid, 29 ans et Imad Obaid, 25 ans, ont trouvé la mort. Leur chauffeur Hakil Abdel-Kader Alouani, 26 ans, a également été tué.
Si aucun mobile n'a pour l'instant été avancé, il semblerait que ces journalistes aient été visés parce qu'il s'opposaient régulièrement, dans leurs écrits, à l'annexion de Kirkouk au Kurdistan irakien. Par ailleurs, Al-Iraq Al-Ghad est un journal privé, publié avec le soutien financier de l'armée américaine.
Selon les informations reccueillies par Reporters sans frontières, au moins 174 journalistes et collaborateurs des médias ont été tués en Irak depuis le début du conflit en mars 2003, deux sont portés disparus et douze sont actuellement retenus en otages.