Trois journalistes agressés par des membres de la garde présidentielle

Un photographe du quotidien proche de l'opposition Le Patriote et deux autres journalistes ont été agressés par des membres de la garde rapprochée du président de la République, Laurent Gbagbo. "Il n'est pas acceptable que des éléments de la sécurité présidentielle puissent s'en prendre, en toute impunité, à des journalistes qui couvrent une manifestation officielle. Le chef de l'Etat doit prendre des sanctions et rappeler ses troupes à l'ordre ", a déclaré Reporters sans frontières. "De tels actes ne font que renforcer le climat d'insécurité qui entoure le travail des journalistes en Côte d'Ivoire", a ajouté l'organisation. Le 31 janvier 2004, Ibrahim Diarra, photographe du quotidien d'opposition Le Patriote, a été battu par des agents de la garde rapprochée du chef de l'Etat, à Yamoussoukro, lors de la pose de la première pierre de la future présidence de la République. Le reporter prenait des clichés des agents de la sécurité quand ceux-ci l'ont interpellé et lui ont demandé pour qui il travaillait. Ils ont ensuite fouillé ses documents et trouvé une lettre écrite par le journaliste qui mentionnait un incident lors de la couverture d'une conférence de presse du Mouvement patriotique de Côte d'Ivoire (MPCI, ex-rebelles). Les militaires ont alors accusé Ibrahim Diarra d'être un assaillant et l'ont roué de coups. Charles Sanga, également reporter au Patriote, et Frank Konaté, du quotidien 24 Heures, ont également été battus alors qu'il tentaient de porter secours à leur confrère. Ibrahim Diarra a été soigné au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Treichville (Abidjan). Il souffre de blessures à la tête et aux parties génitales.