Trois ans après le kidnapping de Guy-André Kieffer, Reporters sans frontières, la famille du journaliste et les comités de soutien restent mobilisés

Trois ans jour pour jour après l'enlèvement, le 16 avril 2004 à Abidjan, du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, Reporters sans frontières, son épouse Osange Silou-Kieffer, son frère Bernard Kieffer, la présidente du comité de soutien "Vérité pour Guy-André Kieffer", Aline Richard, et le député Noël Mamère (Verts) ont présenté les réponses des candidats à l'élection présidentielle française à la lettre qui leur avait été envoyée. Noël Mamère, député de la Gironde, qui avait convié les participants à tenir une conférence de presse à l'Assemblée nationale, a pris l'engagement au nom de Dominique Voynet de "rester mobilisé pour que la vérité advienne". Il a notamment exprimé ses craintes que l'accord de paix de Ouagadougou, conclu entre le président Laurent Gbagbo et le nouveau Premier ministre Guillaume Soro, ne passe "par pertes et profits" la vérité et la justice dans cette affaire. Il a témoigné de la solidarité des Verts envers la famille et les proches du journaliste. Aline Richard a rendu publiques les réponses reçues par courrier de Marie-George Buffet (PCF) et Arlette Laguiller (LO). Le texte de ces lettres est disponible sur le site : http://www.guyandrekieffer.org Reporters sans frontières a annoncé avoir lancé, avec la famille et les comités de soutien, une campagne d'affichage sauvage par pochoir pour sensibiliser l'opinion publique, à l'approche de l'élection présidentielle, sur le mystère entourant le sort du journaliste kidnappé. Le portrait de celui-ci, surmonté de la question : "Où est Guy-André Kieffer ?", a été peint en différents endroits de la capitale, et notamment devant l'ambassade de Côte d'Ivoire à Paris (photos disponibles sur http://www.rsf.org). L'organisation a ajouté que "si nous exigeons que les responsables de la disparition de notre confrère soient identifiés et punis, ce n'est pas seulement pour rendre justice à sa famille et à ses proches. C'est aussi pour rendre justice aux Ivoiriens eux-mêmes, qui ont le droit de savoir comment et pourquoi un journaliste peut être enlevé en pleine journée, à Abidjan, et s'il est vrai que l'entourage de leur Président est impliqué". Osange Silou-Kieffer a pour sa part annoncé avoir été reçue, le 13 avril, par Brigitte Girardin, ministre déléguée à la Coopération, au Développement et à la Francophonie. La ministre, qui a régulièrement évoqué l'affaire lors de ses visites à Abidjan, a pris l'engagement de faire du dossier "une priorité", lors de la passation de pouvoirs avec le futur détenteur de son portefeuille. "Ce sera un élément important de mon testament", a-t-elle déclaré. Bernard Kieffer a regretté que les autorités ivoiriennes continuent à faire obstruction aux investigations des juges français Patrick Ramaël et Emmanuelle Ducos. Il a notamment rappelé qu'en août 2006, les juges avaient demandé à l'état-major ivoirien d'entendre cinq militaires d'active, identifiés comme faisant partie du probable "commando opérationnel" ayant kidnappé Guy-André Kieffer. Ces militaires sont : Dorgeles Toh Zoua, alias Arthur (né à Duékoué en janvier 1980), Tiburce Vionhou, alias Jose, (né à Bangolo le 13 février 1979), Bognan Donatien Glouh, alias Doubi (né à Dabou le 8 juin 1983), Jean Roland Zaomon, alias Requin, (né à Duékoué le 20 octobre 1977), Doni Yoro, alias Fisher, (né à Abidjan le 1er janvier 1976). L'état-major ivoirien n'a jamais répondu à cette demande. Bernard Kieffer a déclaré que "si l'armée ivoirienne n'a rien à cacher, qu'elle produise la preuve que ces cinq individus sont bien vivants et qu'elle permette aux juges de les entendre". Pour toute utilisation des photos, merci de préciser : copyright Pierre Payan avril 2007 Télécharger les images :
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Updated on 20.01.2016