Tour de vis supplémentaire à la loi sur l'information
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Le gouvernement du Zimbabwe ne cesse de bafouer le droit à l'information. Après l'interdiction récente d'accès de l'opposition aux médias d'Etat, le Parlement a fait voter un nouvel amendement à la loi déjà ultrarépressive sur l'accès à l'information et la protection de la vie privée (AIPPA).
Cet amendement, présenté à l'initiative du ministre de l'Information et bras droit du président Robert Mugabe, Jonathan Moyo, prévoit une peine de deux ans de prison pour tout journaliste exerçant sans être accrédité par la Commission de l'information et des médias (MIC).
« La censure tous azimuts imposée sous le règne de Robert Mugabe ne semble pas près de s'arrêter, a déclaré Reporters sans frontières. Cette énième disposition qui permet de jeter les journalistes indociles sous les verrous démontre de nouveau la volonté liberticide et antidémocratique du pouvoir. Une fois de plus, le gouvernement du Zimbabwe se moque éperdument des engagements pris face à ses partenaires d'Afrique australe. Et une fois de plus, Reporters sans frontières exhorte urgemment l'Afrique du Sud à demander des explications à Harare », a conclu l'organisation.
Voté en majorité par les députés de l'Union nationale du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF, au pouvoir) et rejeté par le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), principal parti d'opposition, cet amendement permet désormais d'envoyer en prison tout journaliste qui ne serait pas accrédité par la MIC et/ou de le condamner à verser une amende. Cette commission, dont les membres sont exclusivement désignés par le gouvernement, a ainsi le droit de vie et de mort sur les organes de presse et le pouvoir absolu sur l'exercice de la profession de journaliste.
Publié le
Updated on
20.01.2016