“Tacles trop appuyés envers les journalistes : le PSG mérite au moins un carton jaune”

Les attaques de l'“armée numérique” du club de foot parisien contre les journalistes s’ajoutent à la mise sur le banc de touche des journalistes. Reporters sans frontières (RSF) demande au président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi, de mettre un terme à ces pratiques d’intimidation de la presse. 

“Il est aberrant et atterrant de voir comment l’un des plus mythiques clubs de football français a utilisé son argent et son pouvoir d’influence pour attaquer des médias et menacer des journalistes. Le PSG doit cesser ses pratiques déplorables comme celles de lancer des mercenaires numériques afin d’intimider ceux qui travaillent à informer sur le club, entre autres cibles. Les tacles trop appuyés contre les journalistes sont dangereux et le PSG mérite au moins un carton jaune. Il est de la responsabilité du président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi, de mettre fin à ces pratiques attentatoires à la liberté de la presse et d’assurer la possibilité des journalistes de travailler sans entraves abusives, discriminations ou intimidations.

Christophe Deloire
Secrétaire général de RSF

Après l’exclusion en 2018 du quotidien sportif L’Équipe à ses conférences de presse, après une interdiction faite à ses joueurs de s’exprimer devant certains journalistes, le Paris Saint-Germain Football Club, le PSG, est passé à l’offensive numérique. Une enquête de Mediapart publiée le 12 octobre révèle comment le club parisien, détenu par l’État du Qatar, a créé sur Twitter une “armée numérique” de faux comptes, chargée de mener des attaques violentes et souvent grossières contre de nombreuses cibles, et en particulier contre des médias tels que Mediapart et L’Équipe

Contacté par RSF, le directeur de la communication adjoint, Nicolas Serres, affirme : Nous n’avons jamais contracté avec une agence pour nuire à la réputation de qui que ce soit, notamment des journalistes.” Et d’ajouter : “Le Paris Saint-Germain est un club respectueux de la liberté de la presse et des journalistes.” Il considère que “des dizaines de journalistes sont en relation quotidiennement avec le département communication du Club et bénéficient des meilleures conditions pour effectuer leurs missions”.

Pourtant l’ancien directeur des opérations de URéputation, filiale de l’agence Digital Big Brother (DBB), Frédéric Geldhof, a déclaré à RTL : "Tout a été fait en collaboration avec le club."

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