Syrie : un journaliste porté disparu dans la Ghouta orientale

Reporters sans frontières (RSF) s’inquiète de la disparition du correspondant d’une chaîne d’opposition syrienne dans l’enclave de la Ghouta et appelle la communauté internationale à tout faire pour protéger les journalistes piégés dans ce conflit.

Depuis le 17 mars, la chaîne d’opposition syrienne Orient News n’a plus aucune nouvelle d’Hadi al Monajid, son correspondant basé dans la Ghouta orientale, près de Damas. Ses collègues craignent qu’il n’ait été arrêté. D’après leurs informations, quelques jours avant sa disparition, les forces du régime qui ont reconquis plus de 80% du fief rebelle, avaient arrêté et menacé de mort les membres de sa famille pour faire pression sur lui et le contraindre à se rendre. Les journaux pro-régime affirment de leur côté que le journaliste a simplement préféré se rendre de son plein gré.


“Les autorités syriennes doivent faire toute la lumière sur cette disparition. Les journalistes, comme les autres civils, doivent pouvoir quitter les zones de combat sans craindre de représailles contre eux ou leurs familles. Reporters sans frontières appelle la communauté internationale à faire pression sur le régime de Bachar al-Assad et ses alliés pour les rappeler à leur obligation absolue de protéger, en tout temps, les populations civiles, dont les journalistes, en vertu du droit international humanitaire et des droits de l'homme.”


Comme des milliers d’autres civils, les journalistes et journalistes-citoyens de la Ghouta orientale, sont gravement menacés par l’offensive de reconquête menée par les forces du régime syrien et ses alliés. A la fin du mois dernier, l’Association des Journalistes Syriens estimait à 75 le nombre de journalistes en danger dans la Ghouta orientale en raison de la campagne militaire et des bombardements massifs.


Cinquante-cinq journalistes ont été tués dans la Ghouta orientale depuis 2011, et deux depuis le début de cette année. Sur l’ensemble du territoire syrien, ce sont plus de 230 journalistes et journalistes-citoyens qui ont été tués dans le cadre de leur travail au cours de ces 7 dernières années, et au moins 24 sont actuellement emprisonnés par le régime.


La Syrie occupe la position 177 sur 180 au Classement mondial de la liberté de presse 2017 établi par RSF.



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Updated on 22.03.2018