Soulagement de Reporters sans frontières après la libération du directeur de Voice of Peace
Organisation :
Reporters sans frontières a appris avec satisfaction la libération d'Awke Abdullahi Ali, directeur de la radio Voice of Peace, le 28 avril 2012 à 19h30. Appréhendé par les autorités du Puntland à Bossasso, le journaliste a été emprisonné 57 jours sans qu'aucune procédure judiciaire ne soit engagée à son encontre.
“Nous prenons acte de la libération d'Awke Abdulahi Ali. Cette bonne nouvelle ne doit cependant pas occulter la réalité des conditions de travail des journalistes au Puntland, régulièrement menacés d'arrestations arbitraires de la part des autorités,” a declaré Reporters sans frontières.
Selon ses confrères, cette remise en liberté serait due à l'état de santé d'Awke Abdullahi Ali, qui s'est nettement dégradé au cours de son incarcération. Souffrant de faiblesses cardiaques, il cherche actuellement à effectuer des examens médicaux.
“Jamais je ne cesserai ma mission de journaliste en faveur de la communauté,” a confié Awke Abdullahi Ali à sa sortie de prison.
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24.04.2012. Appel à la libération “immédiate et inconditionnelle” du directeur de Voice of Peace, au Puntland
Reporters sans frontières demande aux autorités de la région semi-autonome du Puntland (Nord-Est) de relâcher sans délai le directeur de la station Voice of Peace, Awke Abdullahi Ali, détenu à Bossasso depuis près de deux mois. Aucune poursuite judiciaire n'a été lancée contre lui, alors que selon la loi, les détentions supérieures à 48 heures doivent être motivées par l'ouverture d'une instruction.
L'organisation demande également aux autorités du Puntland de cesser de harceler les journalistes. Elle s'inquiète enfin des violations de la liberté de la presse commises dans l'Etat autoproclamé du Somaliland (Nord) ainsi que dans la partie sud du pays, notamment dans la capitale Mogadiscio.
“En l'absence évidente de motivation légale pour son arrestation et sa détention, nous demandons la libération immédiate et inconditionnelle d'Awke Abdullahi Ali. Cette exigence de droit devient aussi humanitaire, car l'état de santé de ce journaliste se détériore de jour en jour. Nous demandons également la réouverture de sa station,” a déclaré Reporters sans frontières.
Awke Abdullahi Ali a été arrêté le 3 mars 2012 tandis que les locaux de la station de radio ont été fermés pour un temps indéterminé, et que les ordinateurs et les mixers ont été confisqués. Ces mesures feraient suite à la diffusion d'une interview du porte-parole de la milice Al-Shabaab, qui combat les forces de sécurité du Puntland dans le quartier de Gal-Gala, une banlieue de Bossasso. Malgré l'interview du porte-parole du gouvernement pour contrebalancer le point de vue de la milice islamiste, cette émission aurait provoqué la colère des autorités à l'égard du directeur de Voice of Peace.
Ayant publiquement pris la défense de son confrère, le journaliste Abdiweli Hassan Gooni, coordinateur de l'Union nationale des journalistes somaliens (NUSOJ) au Puntland, a été appréhendé à son domicile de Bossasso, le 13 avril 2012. Interrogé sur ses articles dénonçant la détention injustifiée d'Awke Abdullahi Ali, il a été relâché le 16 avril, après trois jours d'incarcération dans des conditions éprouvantes.
_ Au Somaliland, détentions arbitraires et exils forcés Au Somaliland, la situation n'est guère plus enviable pour les journalistes. Trois d'entre eux ont été arbitrairement détenus au cours du mois dernier. Le 19 avril 2012, Mohamed Shaqale, journaliste pour la chaîne Somalisat TV, a été arrêté par les forces de sécurité à Las Anod, capitale de la région Sool. Activement recherché par l'armée, le reporter vivait en clandestinité depuis un mois. Son ordinateur, son appareil photo, et ses enregistrements ont été confisqués. Libéré le 22 avril, il a été expulsé de la région par les autorités. Il vit désormais en exil forcé au Puntland. Le 31 mars 2012, Ahmed Ali Farah, reporter pour la Royal Television et Somali 24, avait été arrêté à Las Anod. Quatre jours plus tard, un confrère freelance, Abdisamad Keyse, a lui aussi été arrêté alors qu'il venait lui rendre visite en prison. Les deux journalistes ont été relâchés le 19 avril, après deux semaines de détention sans raison ni poursuites pénales. Interdit de séjourner à Las Anod par les autorités du Somaliland, Ahmed Ali Farah a été contraint de s'installer à Taleh (Taleex), une ville distante de 175 km au Nord-Est.
Le harcèlement que subissent actuellement les professionnels de l'information serait dû, selon la presse locale, à leur couverture de la conférence de Khatumo, en décembre 2011, où responsables politiques locaux et chefs traditionnels ont proclamé la création d'un nouvel Etat, le Khatumo, autonome du Somaliland et du Puntland. Ce nouvel Etat regrouperait les régions de Sool, Sanaag et Cayn. La région Sool, au carrefour du Somaliland et du Puntland, reste revendiquée par ces deux territoires, entraînant un contrôle étroit des autorités du Somaliland sur l'information. Il semblerait que les autorités du Somaliland tentent d'intimider, harceler et interroger tout journaliste qui était présent à la conférence d'indépendance.
_ Mogadiscio : capitale sanglante Le 25 mars 2012, dix jours avant l'attentat du théâtre national de Mogadiscio ayant fait plusieurs morts ainsi que des victimes sérieuses parmi les journalistes, le journaliste Muhaydin Hassan Mohammed a subi une tentative d'assassinat à proximité de son domicile, dans le quartier Wadajir. Il a reçu une balle dans la partie gauche de sa poitrine. Craignant pour sa sécurité face aux nouvelles menaces qu'il avait reçues depuis lors, ce journaliste du Shabelle Media Network a quitté son pays pour Nairobi, capitale du Kenya voisin. Dans son bilan annuel 2011, Reporters sans frontières avait classé Mogadiscio parmi les dix lieux les plus dangereux au monde pour les journalistes. Avec 29 journalistes tués depuis 2007, la Somalie reste le pays le plus meurtrier d'Afrique pour les professionnels de l'information. Il est classé à la 164e position, sur 179 pays, dans le classement mondial 2011-2012 de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières. Photo: somaliens emprisonnés dans une prison de l'Etat auto-proclamé du Somaliland (Simon Maina / AFP) Crédit Carte de la Somalie: BBC Photo : Muhaydin Hassan Mohammed (Shabelle Media Network)
_ Au Somaliland, détentions arbitraires et exils forcés Au Somaliland, la situation n'est guère plus enviable pour les journalistes. Trois d'entre eux ont été arbitrairement détenus au cours du mois dernier. Le 19 avril 2012, Mohamed Shaqale, journaliste pour la chaîne Somalisat TV, a été arrêté par les forces de sécurité à Las Anod, capitale de la région Sool. Activement recherché par l'armée, le reporter vivait en clandestinité depuis un mois. Son ordinateur, son appareil photo, et ses enregistrements ont été confisqués. Libéré le 22 avril, il a été expulsé de la région par les autorités. Il vit désormais en exil forcé au Puntland. Le 31 mars 2012, Ahmed Ali Farah, reporter pour la Royal Television et Somali 24, avait été arrêté à Las Anod. Quatre jours plus tard, un confrère freelance, Abdisamad Keyse, a lui aussi été arrêté alors qu'il venait lui rendre visite en prison. Les deux journalistes ont été relâchés le 19 avril, après deux semaines de détention sans raison ni poursuites pénales. Interdit de séjourner à Las Anod par les autorités du Somaliland, Ahmed Ali Farah a été contraint de s'installer à Taleh (Taleex), une ville distante de 175 km au Nord-Est.
_ Mogadiscio : capitale sanglante Le 25 mars 2012, dix jours avant l'attentat du théâtre national de Mogadiscio ayant fait plusieurs morts ainsi que des victimes sérieuses parmi les journalistes, le journaliste Muhaydin Hassan Mohammed a subi une tentative d'assassinat à proximité de son domicile, dans le quartier Wadajir. Il a reçu une balle dans la partie gauche de sa poitrine. Craignant pour sa sécurité face aux nouvelles menaces qu'il avait reçues depuis lors, ce journaliste du Shabelle Media Network a quitté son pays pour Nairobi, capitale du Kenya voisin. Dans son bilan annuel 2011, Reporters sans frontières avait classé Mogadiscio parmi les dix lieux les plus dangereux au monde pour les journalistes. Avec 29 journalistes tués depuis 2007, la Somalie reste le pays le plus meurtrier d'Afrique pour les professionnels de l'information. Il est classé à la 164e position, sur 179 pays, dans le classement mondial 2011-2012 de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières. Photo: somaliens emprisonnés dans une prison de l'Etat auto-proclamé du Somaliland (Simon Maina / AFP) Crédit Carte de la Somalie: BBC Photo : Muhaydin Hassan Mohammed (Shabelle Media Network)
Publié le
Updated on
20.01.2016