Soudan : RSF condamne le maintien en détention de la journaliste Amal Habani
Après des vagues successives d’arrestations de journalistes au Soudan les 16 et 17 janvier derniers, seule la journaliste Amal Habani est encore maintenue en détention. Reporters sans frontières (RSF) demande aux autorités sa libération immédiate.
Journaliste pour le site en ligne Al-Taghyir et lauréate du prix Amnesty International pour son travail sur les droits de l'Homme au Soudan, Amal Habani a été arrêtée le 16 janvier alors qu’elle couvrait les manifestations initiées par le Parti communiste contre la hausse sans précédent des prix du pain, à Khartoum. Selon des informations recueillies par RSF, elle est encore, à ce jour, détenue dans la prison pour femmes à Omdourman, au nord-ouest de Khartoum, sans qu’aucune charge officielle ne soit retenue contre elle et sans avoir eu accès à un avocat. C’est un nouveau cas de violation ajouté aux interpellations et aux condamnations dont elle avait fait déjà l’objet en 2011, 2016, et 2017. D’après des sources de RSF, Amal Habani aurait été victime de mauvais traitements durant sa détention.
“Le maintien en détention d’Amal Habani est inadmissible : RSF exige sa libération immédiate, déclare Virginie Dangles, rédactrice en chef de RSF. Son arrestation et celle de ses confrères, qui ont été récemment libérés, sont une violation flagrante du droit international et témoignent de la volonté du gouvernement de restreindre de façon manifeste la liberté de la presse lors de la couverture de manifestations”.
Les 16 et 17 janvier, au moins quinze journalistes avaient été arrêtés pour avoir couvert des manifestations contre la hausse du prix du pain qui ont eu lieu dans la capitale soudanaise et à Omdourman. Cinq d’entre eux avaient été libérés le 16 janvier après plusieurs heures de détention - parmi lesquels des correspondants de la BBC et de la chaîne TV Al-Arabiya. Sept autres ont été libérés le 21 janvier, notamment les correspondants de Reuters et de l’AFP.
Le Soudan reste en fin de peloton en conservant la 174ème place sur 180 dans le Classement 2017 de la liberté de la presse établi par RSF.