Sommet mondial sur la société de l'information: les Etats répressifs s'imposent

Un groupe de travail sur la gouvernance de l'Internet s'est réuni à Genève fin novembre. Au même moment, se tenait en Syrie une réunion préparatoire du Sommet mondial sur la société de l'information. Alors que les prédateurs de la liberté d'expression s'imposent dans les discussions sur l'avenir du Réseau, Reporters sans frontières tire la sonnette d'alarme.

Un groupe de travail sur la gouvernance de l'Internet (GTGI), au sein duquel on trouve la Chine, l'Iran, Singapour, l'Arabie saoudite et Cuba, s'est réuni à Genève les 23, 24 et 25 novembre 2004. Au même moment, se tenait en Syrie une réunion préparatoire du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) - lui-même organisé à Tunis en 2005. Alors que les plus grands prédateurs de la liberté d'expression s'imposent dans les discussions sur l'avenir du Réseau, Reporters sans frontières tire la sonnette d'alarme. "Organiser un Sommet sur la circulation de l'information en Tunisie relève déjà de la farce. Mais tenir une conférence préparatoire à cet événement dans un pays comme la Syrie, où un internaute est aujourd'hui emprisonné pour avoir simplement transféré par e-mail un bulletin d'information, fait tout simplement froid dans le dos. Doit-on en déduire que les politiques de contrôle du Réseau mises en place par ces régimes constituent des options acceptables pour le reste de la communauté internationale?" La constitution du GTGI a été décidée lors de la première phase du SMSI, qui s'est déroulé à Genève en décembre 2003. Ce groupe devra proposer aux Etats, lors de la seconde phase du Sommet, un premier schéma de régulation du Réseau, c'est-à-dire "élaborer une conception commune des rôles et des sphères de responsabilité des gouvernements, des organisations intergouvernementales, des organisations internationales (…) ainsi que du secteur privé et de la société civile". Le travail de ce groupe aura nécessairement des répercussions sur la liberté de circulation de l'information. Le GTGI compte une quarantaine de membres, dont la moitié sont des représentants de la société civile. Parmi les Etats participants aux travaux, on compte l'Arabie saoudite, Singapour, la Tunisie, Cuba, la Chine et l'Iran, qui comptent parmi les plus répressifs de la planète en matière de liberté d'expression. Le Pakistan, la Russie et l'Egypte, dont les modes de régulation d'Internet sont à maints égards liberticides, font également partie du GTGI. Pour un bilan des entraves à la circulation de l'information dans ces pays, consultez le rapport "Internet sous surveillance 2004" de Reporters sans frontières. La conférence régionale qui s'est tenue à Damas les 22 et 23 novembre 2004 avait pour objectif la création d'un "partenariat pour la construction d'une société arabe de l'information.
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Updated on 25.01.2016