Si Henghameh Shahidi a été libérée, le calvaire continue pour Fariba Pejoh

La journaliste iranienne Henghameh Shahidi a été libérée le 2 novembre 2009 en fin d’après-midi, sur décision de la 26e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran, après le versement d'une caution de neuf millions tomans (environ 8 000 euros). Du fait de sa grève de la faim, elle avait été transférée, le 31 octobre, à la clinique de la prison d’Evin.

En revanche, Fariba Pejoh est toujours détenue dans la section 209 de la prison d'Evin à Téhéran. Selon sa famille, qui a pu lui rendre visite le 1er novembre 2009, la journaliste a interrompu sa grève de faim suite à de très graves problèmes de santé. Sa famille est particulièrement inquiète. « Elle est très affaiblie et ne peut plus supporter ses conditions de détention», a déclaré un des ses proches à Reporters sans frontières.
------- 01.11.2009 - Inquiétude pour deux journalistes emprisonnées en grève de la faim

Reporters sans frontières est préoccupée par l’état de santé des journalistes Henghameh Shahidi et Fariba Pejoh qui ont entamé, depuis une semaine, une grève de la faim. Selon leur avocat, et leurs familles, toutes les deux sont gravement malades, et elles "ne tiendront plus très longtemps". Le 31 octobre, Henghameh Shahidi a été transférée à la clinique de la prison d’Evin.
"Nous tenons le Chef suprême de la justice, l’Hojatoelslam Sadegh Larijani, personnellement responsable de l’état de santé des deux journalistes, conséquence de leurs conditions de détention déplorables. Elles sont maintenues à l’isolement et leurs droits les plus élémentaires, dont le droit de visite de leurs familles et de leurs avocat, ne sont pas respectés. L’injustice ne laisse pas d’autre solution à ces femmes, que de mettre leurs vies en danger", a dénoncé Reporters sans frontières. Henghameh Shahidi, journaliste et directrice du blog Paineveste, a été arrêtée le 29 juin et a passé 50 jours en isolement dans la section 209 de la prison d’Evin. Malgré la demande de libération sous caution déposée par son avocat, elle a dû demeurer en prison sur décision du procureur de Téhéran. Depuis le 24 octobre, Henghameh Shahidi a informé sa famille qu’elle a entamé une grève de la faim et qu'elle refuse de prendre ses médicaments. La journaliste souffre de problèmes cardiaques et d'un profond état dépressif. Fariba Pejoh, journaliste pour des journaux réformateurs, notamment Etemad-e Melli, pour l’agence INLA et pour plusieurs médias étrangers, a, elle, été arrêtée le 22 août 2009, puis transférée à la prison d’Evin. Fariba Pejoh était aussi la directrice du blog http://www.after-rain.persianblog.ir/. Cette journaliste a elle aussi entamé une grève de la faim, depuis le 26 octobre. Elle proteste ainsi contre son emprisonnement, qui après deux mois de détention provisoire, a été prolongé pour le troisième fois. Me Nemat Ahmadi, son avocat, a déjà informé Reporters sans frontières, qu’il n’avait pas pu voir sa cliente. La journaliste souffre d’un ulcère avancé et ses proches sont particulièrement inquiets pour sa santé.
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Updated on 20.01.2016