Shirin Ebadi, Prix Nobel de la paix, exprime son soutien à Roxana Saberi et à Reporters sans frontières
Organisation :
Shirin Ebadi, Prix Nobel de la paix, exprime son soutien à Roxana Saberi :
« Aujourd’hui, la vie de la journaliste Roxana Saberi est en danger. La grève de la faim qu’elle mène depuis le 21 avril en Iran, pour clamer son innocence et obtenir sa libération, est un acte courageux. Il est important qu’elle puisse cesser cette grève de la faim en ayant l’assurance qu’à travers le monde d’autres poursuivent la mobilisation pour sa libération.
Déjà, dans plusieurs pays, des militants de la liberté de la presse, notamment de Reporters sans frontières, mènent des grèves de la faim de solidarité. Je soutiens leur engagement.
Nous souhaitons que les droits de Roxana Saberi et 8 d’autres journalistes et blogueurs soient respectés, que les droits de la défense soient respectés et que les pressions sur la journaliste et sa famille cessent au plus vite. Même si l’autorité judiciaire iranienne s’oppose à ce que le Cercle des défenseurs des droits de l’homme organise la défense de la journaliste lors du procès en appel, je reste très vigilante concernant cette affaire. Le cas de Roxana Saberi est avant tout un combat pour la liberté d’expression et le respect des droits des journalistes emprisonnés. »
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02.05.09 - Fortes pressions des autorités sur la famille et les avocats de Roxana Saberi
Reporters sans frontières dénonce les intimidations dont font l’objet Roxana Saberi, sa famille et ses avocats. « Les autorités iraniennes exercent une forte pression sur la famille de la journaliste afin de démentir le fait que leur fille mène une grève de la faim. Nous exhortons les autorités iraniennes à cesser ces intimidations », a déclaré l’organisation, qui demande par ailleurs que les avocats de la journaliste puissent lui rendre visite à la prison d’Evine, et que ses droits soient respectés.
Quatre membres de Reporters sans frontières ont entamé leur troisième journée de grève de la faim à Paris. La mobilisation s’intensifie et s’étend à travers le monde à la veille du 3 mai, Journée internationale de la liberté de la presse. « Nous appelons Roxana à arrêter sa grève de la faim. Nous relayons sa grève à Paris aujourd’hui, et bientôt à Londres, New-York, Washington, Madrid et Bruxelles. Elle doit savoir qu’elle n’est pas seule », a déclaré l’organisation.
Le 28 avril 2009, Reza Saberi, père de la journaliste, a été convoqué dans le bureau du vice-procureur, Hassan Zare Dehnavi, plus connu sous le nom de Hassan Haddad, suite à ses déclarations aux médias étrangers dans lesquelles il confirmait que sa fille était en grève de la faim, et était très affaiblie. Le juge a exercé de fortes pressions pour qu’il revienne publiquement sur ses déclarations.
Maître Abdulfatah Soltani, avocat de Roxana Saberi, a confié à Reporters sans frontières avoir « essayé de rendre visite à Roxana Saberi le 28 avril, pour lui demander d’arrêter sa grève de la faim, mais en vain. » Il a expliqué que « le vice-procureur Hassan Zare Dehnavi a refusé que Roxana signe son contrat de défense avec le Cercle des défenseurs des droits de l’homme ». Shirin Ebadi, Prix Nobel de la paix, a ajouté que « d’après la loi iranienne, Roxana peut bénéficier d’une libération en échange du versement d’une caution, et ce jusqu’en appel ». Pourquoi alors ne la libère-t-on pas ?
Le 29 avril 2009, le procureur général de Téhéran, Ghorbanali Dory Najaf Abadi, a déclaré que « la journaliste pourrait être libérée si elle venait à demander pardon au Guide suprême de la Révolution. Dans le cas contraire, la justice suivra son cours ». Reporters sans frontières continue à demander la libération de la journaliste. Cet acte de clémence à la veille du 3 mai serait un geste d’apaisement opportun de la part des autorités iraniennes.
L’organisation rappelle que sept journalistes et deux blogueurs sont actuellement emprisonnés en Iran, pays qui figure à la 166e place, sur 173 pays, dans le classement 2008 de la liberté de la presse publié par l’organisation.
Rappel :
- Le 31 janvier 2009, Roxana Saberi est arrêtée.
- Le 1er mars 2009, l’arrestation est révélée aux médias par la radio américaine NPR, suite à un appel de la journaliste à son père, le 10 février.
- Le 2 mars, Hassan Ghashghavi, porte-parole de la diplomatie iranienne, déclare que Roxana Saberi travaillait "illégalement" en Iran.
- Le 3 mars, Alireza Jamshidi, porte-parole de l’Autorité judiciaire, précise que « la journaliste avait été arrêtée sur ordre du tribunal de la révolution de Téhéran et incarcérée à la prison d’Evine ».
- Le 9 avril, elle est inculpée pour « espionnage » par le vice-procureur, Hassan Zare Dehnavi. Les autorités iraniennes usent et abusent de ce chef d’inculpation pour arrêter les journalistes et museler ainsi davantage la liberté d’expression.
- Le 13 avril, ouverture du procès à huis clos, pour « espionnage au profit des Etats-Unis ».
- Le 18 avril, Roxana Saberi est condamnée à huit ans de prison.
- Le 20 avril, Shirin Ebadi, Prix Nobel de la paix, annonce son intention de rejoindre la défense de la journaliste.
- Le 21 avril, début de la grève de la faim.
- Le 25 avril, son avocat fait officiellement appel.
Publié le
Updated on
20.01.2016