Sept ans après la mort de Zahra Kazemi, la "culture de l’impunité" est toujours d’actualité
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Le 10 juillet 2010 a marqué le septième anniversaire de la mort en prison de la journaliste irano-canadienne, Zahra Kazemi.
Depuis sept ans, les auteurs de ce meurtre ont bénéficié d’une impunité totale, cette impunité toujours de mise, et ce grâce au silence et à la passivité des instances internationales, pourtant dépositaires de la protection des droits de l’homme. Mauvais traitements, viols et tortures sont pratiqués quotidiennement dans les prisons iraniennes. Les commanditaires des assassinats de prisonniers occupent toujours des fonctions importantes au sein de l’appareil politique du régime. Tel est notamment le cas de l’ancien procureur de Téhéran Saïd Mortazavi.
Zahra Kazemi, journaliste irano-canadienne de 54 ans, résidente au Canada, avait été arrêtée le 23 juin 2003, alors qu’elle photographiait des familles de détenus devant la prison d’Evin, au nord de Téhéran. Sévèrement battue au cours de sa détention, elle est décédée des suites de ses blessures le 10 juillet 2003. Le rapport d’enquête, rendu public par les autorités iraniennes le 20 juillet 2003, ne précise pas les causes du décès. La mère de la journaliste avait subi des pressions pour autoriser l’inhumation précipitée du corps de sa fille, le 22 juillet. Depuis, Stephan Hachemi, fils de la journaliste, n’a eu de cesse de demander le rapatriement du corps de sa mère au Canada afin de procéder à une autopsie indépendante.
Les avocats de la famille de la victime ont dénoncé à maintes reprises une parodie de justice. Leurs demandes de convocation de hauts responsables de la justice iranienne n’ont jamais été satisfaites, privant la procédure de témoins clés. Saïd Mortazavi, responsable de l’arrestation de Zahra Kazemi et présent au cours des interrogatoires de cette dernière à la prison d’Evin, n’a jamais été auditionné.
Reporters sans frontières a soutenu la procédure civile introduite par Stephan Hashemi devant la Cour supérieure du Québec contre la République islamique d’Iran, destinée à obtenir réparation pour l’arrestation, la détention, la torture et la mort de sa mère, en juillet 2003 à Téhéran. L’organisation appelle le Canada et l’Union européenne à soutenir sa requête pour que l’impunité cesse dans cette affaire.
Par ailleurs, Abdolreza Tajik, journaliste et membre du Centre des défenseurs des droits de l’homme, a été arrêté le 12 juin 2010. Sa famille n’a toujours pas été informée du lieu de sa détention et du motif de son arrestation.
Les cas de disparitions d’activistes et de journalistes, après leur arrestation arbitraire et leur placement en détention, sont fréquents, et tendent même à devenir la norme. Aujourd’hui, Abdolreza Tajik peut devenir une autre victime du système judicaire iranien.
Reporters sans frontières rappelle que ces détentions incommunicado peuvent être qualifiées de disparitions forcées et de crimes contre l’humanité. Elles constituent des violations du droit international. Que fait la communauté internationale ?
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Updated on
20.01.2016