Reporters sans frontières demande aux autorités népalaises de procéder à des enquêtes exhaustives et rapides sur les récentes attaques de médias et de journalistes indépendants par des groupes violents. La dernière ayant touché le groupe Himal Media dans la capitale.
Reporters sans frontières demande aux autorités népalaises de procéder à des enquêtes exhaustives et rapides sur les récentes attaques de médias et de journalistes indépendants par des groupes violents. La dernière ayant touché le groupe Himal Media dans la capitale.
"Tous les médias népalais méritent le même niveau de sécurité et de liberté. C'est au gouvernement de garantir cette protection. Il est urgent que la police lance de véritables enquêtes, identifient et sanctionnent les responsables. Le gouvernement, dirigé par le Parti maoïste doit garantir la liberté pour toutes les voix d'être entendues dans le pays, même celles qui émettent des critiques envers lui", a affirmé Reporters sans frontières.
Le 16 novembre 2008, une dizaine d'hommes masqués circulant à moto ont attaqué les entrepôts de distribution du groupe de presse Himal Media dans la capitale. Ils ont vandalisé quelques équipements, avant de brûler, devant les locaux, plus de mille exemplaires du bimensuel en népalais Himal Khabarpatrika, publié par l'entreprise Himal Media.
Interrogé par Reporters sans frontières, le directeur du magazine, Kanak Mani Dixit, a qualifié cet incident de "tentative organisée de restreindre la liberté d'expression et d'accroître la peur parmi les journalistes". Cela intervient, en effet, deux semaines après une attaque visant le directeur général du groupe. Le 25 octobre, dans la capitale, deux inconnus ont lancé des pierres contre le véhicule de Ashutosh Tiwari. Himal Media a porté plainte pour la seconde attaque, mais la police n'a pour l'instant identifié aucun des agresseurs.
En province, les violences et les intimidations contre des professionnels des médias sont encore très fréquentes. Dans la région du Terai (Sud), où sévissent des groupes armés, les journalistes sont particulièrement menacés. Les forces de police n'ont effectué aucune démarche pour les protéger.
Le 17 novembre, le directeur de l'hebdomadaire local Nuwakot Jagaran, Shiva Devkota, a été agressé alors qu'il se trouvait à un meeting du Parti du Congrès à Nuwakot (Centre). Il a été malmené après avoir pris la parole au nom de la Nepal Press Union.
Le 13 novembre, des inconnus ont brisé la vitrine du bureau de l'agence de presse gouvernementale National News Agency (RSS) à Biratnagar (Sud-Est).
Le 28 octobre, un homme d'affaires a menacé de mort Siddharaj Upadhyay, correspondant du journal Gorkhapatra à Doti (Ouest), après un article sur des jeux illégaux. Des policiers présents sur les lieux ne sont pas intervenus.
Le 24 octobre, le journaliste Rammani Upadhyay, responsable de la publication locale Basudha, a été sérieusement blessé par des inconnus à Janakpur (Centre). Il a été hospitalisé à Katmandou. Les motifs de l'agression ne sont pas connus.
Le 20 octobre, des inconnus ont vandalisé les bureaux du Tarai Times Daily basé dans le district de Dhanusha (Centre). Deux employés du journal ont été malmenés par les assaillants.
Dans la nuit du 11 au 12 octobre, un responsable du groupe armé JTMM-J a menacé de mort Krishna Prasad Dhakal, correspondant du quotidien The Himalayan Times à Kapilvastu (Ouest).
Depuis le 8 octobre, un journaliste maoïste JP Joshi Pandit est porté disparu. Il a quitté son domicile de Malakheti pour se rendre dans la capitale. Sa famille n'a plus obtenu de nouvelles de lui depuis cette date.
Enfin, Reporters sans frontières apporte également son soutien à la Fédération des journalistes népalais (FNJ), qui a demandé récemment au chef du gouvernement de faire la lumière sur la disparition, en juillet 2007, du journaliste Prakash Thakuri. Des cadres maoïstes sont soupçonnés d'avoir participé à son enlèvement.