Série d’agressions contre les journalistes irakiens
Organisation :
Reporters sans frontières déplore les agressions contre les journalistes irakiens par l'armée américaine, des militaires irakiens et des groupes armés. Depuis le début de mai 2010, au moins trois journalistes ont été agressés.
« Nous rappelons, une nouvelle fois, que l’adoption du projet de loi sur la protection des journalistes permettrait d'améliorer les conditions de travail des professionnels des médias. Le retard pris par le Parlement pour entamer l’examen du projet de loi, sans cesse repoussé depuis septembre 2009, apparaît comme la principale cause de la poursuite des agressions à l’encontre de la presse irakienne », a déclaré l’organisation.
Le 19 mai 2010, une force commune de l’armée irakienne et de l’armée américaine a agressé Mohamed Jalil, photographe et correspondant de l’agence de presse allemande à Falloujah, située à 69 km à l’ouest de Bagdad. Des soldats des deux armées ont pénétré de force dans le domicile du journaliste et lui ont donné des coups. Ils ont ensuite confisqué son ordinateur portable et ses caméras personnelles. Les deux armées n’ont donné aucune explication sur les raisons de cette agression.
Le 8 mai 2010, trois individus armés ont agressé Khaled Quraghuli, journaliste de Al-Anbar et professeur dans l’université Al-Anbar, à Ramadi, ville du centre de l’Irak, à environ 110 km à l’ouest de Bagdad. Les individus armés ont perquisitionné le domicile du journaliste, l’ont frappé, et ont ensuite tiré plusieurs coups de feu avant de s’enfuir.
Enfin, le 5 mai 2010, des forces de l’armée irakienne ont agressé le journaliste freelance Ihab Al-Zouba’i, notamment correspondant du quotidien Washington Post dans la région de Al-Hamadania à Abou Ghraib (32 km à l’ouest du centre de Bagdad). Ihab Al-Zouba’i traversait le check-point Al-Hamadania quand quatre soldats l’ont insulté et lui ont donné des coups parce qu’il parlait au téléphone. Ihab Al-Zouba’i est l’un des rares journalistes qui travaillent dans l’ouest de Bagdad vu les difficultés que rencontrent les journalistes dans cette région à cause des restrictions de l’armée irakienne.
Par ailleurs, Reporters sans frontières regrette la mort accidentelle, le 10 mai, de Rahim Al-Shamri, correspondant du journal Al-Fateh, tué lors d’une explosion dans une usine de textile à Al-Hillah situé à 100 km au sud de Bagdad. Deux autres journalistes ont été blessés dans le même incident : Ihsan Al-Khalidi, correspondant de la chaîne satellitaire Al-Rasheed, et Hussein Al-Abbasi, correspondant de la station de radio Sawa.
Publié le
Updated on
20.01.2016