RSF se félicite de l’heureux dénouement de la procédure contre le jeune journaliste Vahid Shamsoddinnezhad en Iran

Après avoir bénéficié d’une amnistie le 7 février, le journaliste iranien Vahid Shamsoddinnezhad, ancien étudiant à l’ESJ, a obtenu le 5 mars la levée de son interdiction de quitter le territoire iranien. À 13 h 20 aujourd’hui, il a débarqué à Roissy depuis Téhéran. Reporters sans frontières (RSF) remercie tous ceux qui ont contribué à son retour. 

 

Vahid Shamsoddinnezhad est arrivé ce lundi 6 mars à Paris, au lendemain de la levée de son interdiction de sortie du territoire iranien. Il avait bénéficié le 7 février dernier d’une mesure d’amnistie. Le journaliste iranien avait été mandaté fin septembre par la chaîne franco-allemande ARTE pour couvrir les manifestations en Iran. Bien qu’il se soit officiellement signalé aux autorités à son arrivée sur le territoire iranien, il avait été arrêté six jours plus tard à Saqqez, au Kurdistan iranien, puis transféré à Téhéran, dans la prison d’Evin.

Je remercie toutes les personnes qui se sont mobilisées pour ma libération et qui ont soutenu ma famille. Cela m’a donné le courage de tenir pendant cette période difficile. Cette épreuve, bien que pénible, ne m'a pas découragé d’être journaliste. Je suis au contraire encore plus déterminé que jamais à continuer à faire ce métier que j’aime.

Vahid Shamsoddinnezhad
Journaliste

“Nous remercions tous ceux qui se sont mobilisés pendant plus de cinq mois pour permettre à Vahid de revenir en France, dans le pays où il a fait ses études de journalisme, où son fils est né et où il réside désormais. La discrète et efficace mobilisation des responsables d’ARTE et de l’équipe de RSF aura contribué à apporter une issue positive à ce dossier. Nous avons été heureux de recevoir Vahid, son épouse et son fils  cet après-midi au siège de RSF, quelques heures à peine après leur descente d’avion en provenance de Téhéran sur un vol d’Iran Air. En présence de Carolin Ollivier, directrice adjointe de l’information d’Arte, c’était une joie intense de le rencontrer et de lui parler après l’heureux dénouement d’une affaire qui nous a beaucoup inquiétés.

Christophe Deloire
Secrétaire général de RSF

Après son arrestation, Vahid Shamsoddinnezhad a été accusé “d'association et de collusion avec l'intention de commettre un crime contre la sécurité du pays”. Ce n’est que le 8 novembre 2022, qu’un porte-parole du ministère iranien de la Culture a expliqué dans une lettre adressée à Arte que le journaliste avait été arrêté parce qu’il n’avait pas prévenu les autorités de son intention de se rendre au Kurdistan iranien. Il sera finalement libéré sous caution le 21 novembre, avec interdiction de quitter le territoire pendant six mois dans l'attente d'un procès. Durant toute la durée de sa détention, il n'a pu communiquer avec sa famille qu'une minute par semaine.

Son procès s’est tenu le 5 février. Deux jours plus tard, et avant de connaître le verdict,  Vahid Shamsoddinnezhad a bénéficié d’une mesure d’amnistie, accordée à l’occasion de la commémoration du 44e anniversaire de la révolution islamique. Ce n’est que le 5 mars que son interdiction de territoire sera levée, supprimant le dernier obstacle à son retour dans la capitale française, où il réside depuis deux ans.  

Vahid Shamsoddinnezhad a commencé sa carrière de journaliste en Iran en travaillant en tant que fixeur avec des journalistes étrangers. C’est cette expérience qui lui a donné envie de venir en France pour étudier à l'École supérieure de journalisme (ESJ) de Lille, dont il est diplômé. 

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