RSF, PARRAINEE PAR CATHERINE DENEUVE, INAUGURE UNE SCULPTURE EN HOMMAGE AUX LANCEURS D’ALERTE SUR L’ESPLANADE DU CENTRE POMPIDOU

Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, Davide Dormino, auteur de la sculpture, Stéphanie Gibaud, lanceuse d'alerte dans l'affaire UBS, Luc Hermann, journaliste d'investigation, prendront la parole au lancement d'Anything to say?, projet artistique de mobilisation citoyenne. La comédienne Catherine Deneuve lira un texte de Irène Frachon, lanceuse d'alerte dans l'affaire du Mediator.

Les exemples de lanceurs d’alerte poursuivis, condamnés ou victimes de harcèlement judiciaires se multiplient ces dernières années, tant aux Etats-Unis qu’en Europe. Pour faire connaître ces lanceurs d’alerte, leur rôle, leur combat, RSF installe, en partenariat avec le Centre Pompidou, une sculpture de l’artiste italien Davide Dormino sur l’esplanade du Centre Pompidou. Cette œuvre consiste en quatre chaises disposées sur une place publique. Sur trois d’entre elles, des figures en bronze représentent les trois célèbres lanceurs d’alerte Julian Assange, Edward Snowden et Bradley Chelsea Manning. Les passants sont ainsi invités à monter sur la quatrième chaise, geste qui symbolise l’acte de prendre la parole en public et la volonté de défendre les droits universels. Cette sculpture de Davide Dormino rend hommage à celles et ceux qui, partout dans le monde, choisissent de se mettre en danger pour défendre les droits de tous à une information libre, en révélant des faits et des réalités que des institutions publiques ou privées s’emploient à cacher ou à minimiser. © Alain Mingam Julian Assange, rédacteur en chef et porte-parole du site web lanceur d'alerte Wikileaks qu’il a fondé en 2006, est réfugié depuis 2012 à l’ambassade d’Équateur à Londres. Le soldat américain Bradley « Chelsea » Manning, affecté en 2009 à une unité de renseignement en Irak, et qui avait fourni à WikiLeaks des documents auxquels il avait accès, a été condamné en 2013 à trente-cinq ans de prison ; Edward Snowden, expert américain de l’informatique et du renseignement, qui a communiqué à la presse de nombreux documents montrant l’ampleur de la surveillance mondiale exercée par la NSA (National Security Agency), est lui réfugié en Russie depuis 2013. C’est pourtant dans le souci de l’intérêt général que ces hommes, et beaucoup d'autres avec eux, choisissent de révéler des informations et de risquer leur vie, leur sécurité, leur liberté. Reporters sans frontières dénonce le vide juridique qui entoure les lanceurs d’alerte : en France ils ne bénéficient d’aucun statut, sauf dans des cas très précis (corruption, affaires sanitaires ou écologiques). Quand les informations révélées concernent les activités de l’État ou les dispositifs de sécurité nationale, ces législations sont parfaitement inadaptées. La vulnérabilité des lanceurs d’alerte laisse un trou béant dans la protection du droit à la liberté de l’information et met en danger le journalisme d’investigation. © Alain Mingam En Europe, de timides progrès ont été enregistrés ces dernières années, dont une recommandation du Conseil de l’Europe du 30 avril 2014 adressée aux Etats membres. Celle-ci contient une définition du lanceur d’alerte et des préconisations aux États sur une meilleure protection de leurs actions. Mais ces recommandations demeurent non-contraignantes, tel le projet de directive européenne sur le secret des affaires qui, s’il contient une disposition censée protéger les lanceurs d’alerte, apparaît largement insuffisante. En outre, les Etats font généralement preuve de frilosité quand il s’agit de protéger les lanceurs d’alerte, comme l’a montré la récente fin de non-recevoir de François Hollande à la demande de Julian Assange d’être accueilli en France. RSF demande aujourd’hui l’adoption, au plan national comme international, de textes nettement plus protecteurs, qui contiendraient notamment la reconnaissance de la contribution des lanceurs d’alerte à l’intérêt général par la dénonciation d’actes illicites ou portant atteinte aux droits de l’homme. De tels textes devraient également comprendre une définition précise des lanceurs d’alerte, une définition large des révélations protégées et des secteurs concernés, et la mise en place de mesures de protection des donneurs d’alerte contre toute forme de représailles. L’œuvre Anything to say? a déjà été présentée à Berlin, Dresde, et Genève, avant d’arriver pour une semaine à Paris. Reporters sans frontières et les initiateurs du projet remercient le Centre Pompidou et la Mairie de Paris pour leur aide dans l’organisation de cette installation. © Alain Mingam Contacts presse : Caroline Pastorelli, [email protected], 01 44 83 84 56 Hugo Salomo, [email protected], 01 44 83 84 52
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Updated on 25.01.2016