RSF : "La détention illégale de deux journalistes signe la fin de l'État de droit en Turquie"
Quatre jours après la décision de la Cour constitutionnelle turque ordonnant leur libération, les journalistes Şahin Alpay et Mehmet Altan sont toujours en prison. Le 15 janvier 2018, défiant la juridiction suprême, des tribunaux d’Istanbul ont de nouveau refusé de les remettre en liberté.
La Turquie entre de plain-pied dans l’inconnu : le 15 janvier, des tribunaux d’Istanbul ont à nouveau refusé d’exécuter l’arrêt de la Cour constitutionnelle turque ordonnant la libération des journalistes Şahin Alpay et Mehmet Altan. C’est déjà la cinquième fois que des juridictions inférieures défient, sous un prétexte ou sous un autre, la décision rendue le 11 janvier par la juridiction suprême.
“La détention de Şahin Alpay et Mehmet Altan était déjà révoltante, elle est désormais illégale, souligne Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de RSF. S’ils ne sont pas libérés dans les plus brefs délais, il faudra constater que tout vestige de l’État de droit a disparu en Turquie. Nous demandons à la Cour européenne des droits de l’homme d’en prendre acte : plus que jamais, elle apparaît comme le seul recours accessible aux journalistes turcs emprisonnés.”
Şahin Alpay a été arrêté en juillet 2016, Mehmet Altan deux mois plus tard. Tous deux sont poursuivis, dans des affaires différentes, pour “tentative de renverser le gouvernement” et liens avec des “organisations terroristes”. Ils risquent la prison à vie.
De nombreux autres journalistes, tels que Deniz Yücel, Ahmet Şık, Nazlı Ilıcak ou encore Ahmet Turan Alkan, sont injustement emprisonnés en Turquie.
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