Reporters sans frontières s'indigne du non-renouvellement par l'office de presse du gouvernement israélien (GPO) des cartes de presse de journalistes palestiniens travaillant pour les médias internationaux. Privés de carte de presse, ces journalistes dépendent du bon vouloir des forces de l'ordre israéliennes qui peuvent les empêcher à tout moment de se déplacer.
Reporters sans frontières (RSF) s'indigne de la décision de l'office de presse du gouvernement (GPO) de ne pas renouveler les cartes de presse des journalistes palestiniens travaillant pour les médias internationaux. Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation, s'est dit consterné : "Cette mesure n'est ni plus ni moins qu'une discrimination. Ce ne sont plus seulement les médias palestiniens que l'on vise mais les médias internationaux qui ne pourront tout simplement plus travailler normalement. Nous demandons au gouvernement israélien de revenir rapidement sur cette décision afin que les journalistes palestiniens puissent exercer leur métier normalement pour les médias internationaux. Nous avons besoin de journalistes dans les Territoires pour savoir ce qu'il s'y passe", a-t-il ajouté.
Selon les informations recueillies par RSF, l'office de presse du gouvernement ne renouvelle plus depuis le début de l'année, à quelques rares exceptions près, les cartes de presse de nombreux journalistes et collaborateurs des médias palestiniens - conducteurs, traducteurs et assistants - travaillant pour les médias internationaux. Cette décision touchant les journalistes qui vivent dans les Territoires et travaillent à Jérusalem, de même que ceux qui vivent et travaillent dans les Territoires, est motivée par des "raisons de sécurité". Par ailleurs, au nom de la protection de l'emploi en Israël, les autorités refusent de renouveler les cartes de presse des techniciens de télévision étrangers, affirmant que les télévisions étrangères peuvent très bien employer des Israéliens.
Privés de cette carte, les journalistes palestiniens ne peuvent plus se rendre à Jérusalem pour y travailler et rencontrent des difficultés croissantes pour se déplacer entre les différents territoires. Awad Awad, photographe palestinien qui travaille pour l'Agence France-Presse à Ramallah, n'a, par exemple, pas pu se rendre à Jérusalem le 14 janvier : il a été arrêté à un check point parce qu'il n'avait pas la carte de presse israélienne. Certains médias internationaux, comme France 2, sont ainsi obligés de faire appel à des équipes de l'étranger pour faire des reportages dans les Territoires. D'après le chef de bureau d'une agence de presse basée à Jérusalem, l'octroi de la carte se fait un peu "à la tête du client". Certains journalistes palestiniens ont été formellement informés que le renouvellement de leur carte leur était refusé. En 2001, on estimait à cinq ou six cents le nombre de journalistes palestiniens détenteurs d'une carte de presse israélienne.
Le 14 janvier, de nombreux chefs de bureau de médias étrangers ont signé une déclaration où ils s'insurgent contre ce refus du gouvernement israélien de renouveler les cartes de presse de leur personnel palestinien.