RSF et le Comité de soutien demandent à Laurent Fabius d’évoquer le cas d’Ali Anouzla lors du “dialogue 5+5”
Organisation :
A l’occasion de la rencontre de Laurent Fabius avec son homologue marocain lors du forum d’affaires ministériel du « dialogue 5+5 », Reporters sans frontières et le Comité de soutien en France pour la libération d’Ali Anouzla ont adressé, le 21 octobre 2013, une lettre au ministre français des Affaires étrangères afin qu’il évoque avec Salaheddine Mezouar le cas du journaliste marocain Ali Anouzla poursuivi dans le cadre de la loi anti-terroriste, et au-delà, l’état des libertés fondamentales au Maroc.
Par ailleurs, en réaction au blocage de Lakome.info (http://fr.lakome.info) le 17 octobre 2013, Reporters sans frontières a réalisé un miroir de la version française du site, accessible à cette adresse : http://lakome.rsf.org/fr
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Monsieur Laurent Fabius
Ministre des Affaires étrangères
37, quai d’Orsay
75351 Paris Cedex 07
Paris, le 21 octobre 2013 Monsieur le Ministre, Le mercredi 23 octobre prochain, vous vous rendrez à Barcelone dans le cadre du forum d’affaires ministériel du « dialogue 5+5 », auquel assistera également votre homologue marocain, Monsieur Salaheddine Mezouar. Vous serez accompagné par des entrepreneurs français. A cette occasion, nous voudrions attirer votre attention et celle des chefs d’entreprises françaises sur l’affaire « Ali Anouzla », journaliste marocain poursuivi dans le cadre de la loi anti-terroriste, et par là même, sur l’état des droits fondamentaux au Maroc. Ali Anouzla est le directeur de la version arabophone du site marocain d'information Lakome, arrêté le 17 septembre dernier à Rabat pour avoir publié un lien vers un article du quotidien espagnol El Pais. Cet article renvoyait lui-même vers une vidéo attribuée au groupe Al-Qaida au Maghreb islamique. Ali Anouzla, qui a ensuite été placé en détention préventive, est aujourd’hui accusé, entre autres, d’ « assistante matérielle et apologie de crimes terroristes ». Il encourt de 10 à 30 ans de réclusion criminelle. A l’heure où nous vous adressons ce courrier, le site d’information Lakome dans ses deux versions, arabophone et francophone, est censuré ainsi que le site reflets.info. Nous venons dénoncer auprès de vous cette procédure judiciaire et cette censure, fondées sur une décision politique et arbitraire, comme étant une atteinte grave au droit à la liberté d’information. Aussi, nous souhaiterions qu'au cours de vos échanges avec votre homologue marocain vous évoquiez le recours à ces pratiques qui viennent sanctionner le travail d’un journaliste exerçant sa profession d’une manière indépendante, dans le respect de toutes les règles déontologiques encadrant ce métier, et qui constituent une menace grave pour l'ensemble de la presse indépendante au Maroc. Nous vous remercions sincèrement de l’attention que vous porterez à cet important dossier. Avec nos respectueux hommages, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de notre considération la plus distinguée. Le Comité de soutien en France pour la libération d'Ali Anouzla
Reporters sans frontières
Cc- Monsieur Salaheddine Mezouar, ministre marocain des Affaires étrangères
37, quai d’Orsay
75351 Paris Cedex 07
Paris, le 21 octobre 2013 Monsieur le Ministre, Le mercredi 23 octobre prochain, vous vous rendrez à Barcelone dans le cadre du forum d’affaires ministériel du « dialogue 5+5 », auquel assistera également votre homologue marocain, Monsieur Salaheddine Mezouar. Vous serez accompagné par des entrepreneurs français. A cette occasion, nous voudrions attirer votre attention et celle des chefs d’entreprises françaises sur l’affaire « Ali Anouzla », journaliste marocain poursuivi dans le cadre de la loi anti-terroriste, et par là même, sur l’état des droits fondamentaux au Maroc. Ali Anouzla est le directeur de la version arabophone du site marocain d'information Lakome, arrêté le 17 septembre dernier à Rabat pour avoir publié un lien vers un article du quotidien espagnol El Pais. Cet article renvoyait lui-même vers une vidéo attribuée au groupe Al-Qaida au Maghreb islamique. Ali Anouzla, qui a ensuite été placé en détention préventive, est aujourd’hui accusé, entre autres, d’ « assistante matérielle et apologie de crimes terroristes ». Il encourt de 10 à 30 ans de réclusion criminelle. A l’heure où nous vous adressons ce courrier, le site d’information Lakome dans ses deux versions, arabophone et francophone, est censuré ainsi que le site reflets.info. Nous venons dénoncer auprès de vous cette procédure judiciaire et cette censure, fondées sur une décision politique et arbitraire, comme étant une atteinte grave au droit à la liberté d’information. Aussi, nous souhaiterions qu'au cours de vos échanges avec votre homologue marocain vous évoquiez le recours à ces pratiques qui viennent sanctionner le travail d’un journaliste exerçant sa profession d’une manière indépendante, dans le respect de toutes les règles déontologiques encadrant ce métier, et qui constituent une menace grave pour l'ensemble de la presse indépendante au Maroc. Nous vous remercions sincèrement de l’attention que vous porterez à cet important dossier. Avec nos respectueux hommages, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de notre considération la plus distinguée. Le Comité de soutien en France pour la libération d'Ali Anouzla
Reporters sans frontières
Cc- Monsieur Salaheddine Mezouar, ministre marocain des Affaires étrangères
Publié le
Updated on
20.01.2016