Conjointement avec des organisations de droits de l’homme et de nombreuses personnalités, Reporters sans frontières (RSF) adresse une lettre au roi Mohammed VI, pour soutenir le journaliste Ali Lmrabet. Ce dernier est en grève de la faim depuis le 24 juin pour protester contre la privation de son "identité nationale".
Depuis le 24 juin 2015,
Ali Lmrabet, héros de l’information de RSF, est en grève de la faim devant le Palais des Nations unies à Genève. Sa revendication ? Que les autorités de son pays lui délivrent son passeport et son attestation de résidence à Tétouan, documents essentiels pour que le journaliste, interdit pendant 10 ans d’activité professionnelle, puisse enfin exercer à nouveau sa profession.
Face au silence des autorités marocaines et l’état de santé préoccupant de Ali Lmrabet, plusieurs organisations et défenseurs des droits de l’homme ainsi que des journalistes ont adressé le 22 juillet
une lettre au roi Mohammed VI, cosignée par Reporters sans frontières, sa section espagnole, d’autres organisations internationales des droits de l’homme et de nombreuses personnalités.
Dans cette lettre, les signataires rappellent que « sans certificat de résidence, passeport et autres documents relatifs à la fonction de journaliste, Ali Lmrabet deviendrait ainsi le premier Marocain à être privé de ses droits civiques et politiques ». Ils demandent ainsi au roi «l’application stricte des dispositions de la Constitution marocaine eu égard au droit de chaque citoyen et en la circonstance à celui d’Ali d’exercer pleinement et librement sa profession de journaliste et de directeur de ses publications au Maroc ».
«
En refusant de mettre à jour les papiers administratifs d’Ali Lmrabet, les autorités marocaines cherchent à l’empêcher de créer son journal, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de RSF et cosignataire de la lettre.
Le journaliste a toujours été dans le collimateur des autorités marocaines, qui doivent mettre fin au plus vite à une situation de plus en plus dangereuse pour la vie du journaliste. Les autorités ne peuvent plus faire la sourde oreille face à la demande légitime d’Ali Lmrabet. »
L’organisation, qui a toujours soutenu le journaliste, appelle une nouvelle fois les autorités marocaines à lui renouveler ses documents administratifs et à le laisser exercer son métier, l’interdiction étant levée depuis le 11 avril dernier.
Depuis cette date, Ali Lmrabet, ancien directeur des publications Demain et Demain Magazine (interdits depuis 2003), peut officiellement exercer à nouveau son métier de journaliste sur le territoire marocain après 10 ans d’interdiction. Mais les autorités marocaines refusent depuis plus d’un mois de lui délivrer les papiers administratifs pour relancer son journal satirique.