RSF dénonce les agressions de journalistes, pris pour cibles lors des manifestations
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Reporters sans frontières s’inquiète des récentes agressions massives perpétrées contre des journalistes en Egypte. Ces derniers ont à nouveau été pris pour cibles lors de violents heurts opposant partisans des Frères musulmans et militants hostiles au régime du président Mohamed Morsi, lors de manifestations qui ont dégénéré, le 19 avril 2013.
“Nous condamnons les agressions répétées de journalistes, lesquels rencontrent de plus en plus de difficultés dans leur mission. Couvrir des manifestations ou des affrontements est une activité à risques, les belligérants voulant empêcher les journalistes de faire leur travail, n’hésitant pas à les menacer voire à les brutaliser. Il s’agit d’une entrave sérieuse à la liberté de l’information”, a déclaré Reporters sans frontières.
A l’appel des Frères musulmans, des milliers de personnes se sont rassemblées devant la Cour suprême pour demander “la purge du système judiciaire”. Des manifestants anti-Morsi se sont dirigés vers le lieu du rassemblement, où les deux groupes se sont alors brutalement affrontés. De nombreux journalistes couvrant les évènements ont été violemment agressés par des manifestants. Au moins cinq d’entre eux ont été blessés. Les attaques sont venues de part et d’autre, aussi bien des partisans des Frères musulmans, que des membres des ‘Black Bloc’, un mouvement de protestation contre le régime actuel.
Les ‘Black Bloc’ seraient ainsi responsables de l’agression du journaliste Ibrahim Al-Masry, du site El-Badil, sévèrement blessé au cou et au visage, et du journaliste Ahmed Nasef, travaillant pour Khabar News Network, qui souffre d’une blessure à la main. Ils ont également intercepté et menacé d’autres journalistes, avant de détruire leurs photographies et enregistrements vidéo. Les partisans des Frères musulmans, quant à eux, s’en seraient pris au journaliste d’Al-Dawla News, Ismail Ahmed Mohamed Ismail, qui souffre de plaies et d’ecchymoses. Ils ont également menacé les membres de l’équipe de la chaîne Al-Arabiyya, et ont détruit leur équipement. La chaîne a par ailleurs confirmé l’agression de son caméraman Mohamed Karam, violemment battu par des manifestants.
Même scénario à Alexandrie, où au moins six journalistes ont été agressés. Dans la majorité des cas, les agressions sont survenues alors que les journalistes étaient en train de filmer. Les équipements et les enregistrements ont été détruits, ne laissant aucun doute sur le caractère ciblé des attaques.
Publié le
Updated on
20.01.2016