RSF condamne les récentes entraves à la liberté d’information au Sahara occidental

Reporters sans frontières condamne les récentes entraves à la liberté d’information au Sahara occidental. Txema Santana, journaliste pour la radio SER à Las Palmas et correspondant du journal espagnol El País aux Iles Canaries, a été refoulé de l’aéroport de Laâyoune (au nord du Sahara occidental) le 21 mai 2013 alors qu’il venait de débarquer à Laâyoune d’un vol en provenance de Las Palmas. “L’expulsion du journaliste Txema Santana s’inscrit dans une politique plus générale d’entraves à la liberté l’information imposées par les autorités marocaines sur la question du Sahara occidental. Elles limitent au maximum l’accès du territoire à des témoins qui pourraient être gênants, tels que les observateurs internationaux, les organisations de défense des droits de l’homme et les journalistes. Nous demandons au gouvernement marocain de garantir l’accès du territoire sahraoui aux professionnels de l’information ainsi qu’aux observateurs étrangers. Ces derniers doivent pouvoir être libres de travailler sans entrave ni contrôle sur l’ensemble du territoire”, a déclaré Reporters sans frontières. Contacté par Reporters sans frontières, Txema Santana raconte qu’à son arrivée à l’aéroport de Laâyoune, il a dû répondre à une multitude de questions posées par un gendarme, avant d’être finalement contraint de reprendre un vol pour Las Palmas le jour-même, sans avoir pu quitter l’aéroport. Quelques jours avant son déplacement, le journaliste, muni de sa carte de presse, avait pourtant déposé une demande d’autorisation de travail auprès des services du ministère marocain de la Communication. Il souhaitait réaliser des chroniques pour la radio SER à l’occasion du quarantième anniversaire de la naissance du Polisario (mouvement politique armé du Sahara occidental, créé en 1973, qui s’oppose au Maroc pour le contrôle de la région) et du huitième anniversaire de l’Intifada sahraouie. Son déplacement devait également coïncider avec la venue de trois eurodéputés, prévue le 22 mai. Sa demande d’autorisation était restée sans réponse, tout comme les précédentes. C’est en effet la troisième fois que ce journaliste se voit refuser l’accès au Sahara occidental en l’espace de deux ans. Déjà, le 6 mars 2013, quatre eurodéputés et cinq assistants parlementaires avaient été expulsés du pays, alors qu’ils devaient effectuer une mission d’observation pour le Parlement européen sur la situation des droits de l’homme dans la région.
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Updated on 20.01.2016