RSF condamne les entraves répétées à la circulation de l’information au Bahreïn
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Reporters sans frontières condamne la décision, le 25 décembre 2012, du procureur général de Manama de prolonger de quinze jours supplémentaires la détention du défenseur des droits de l’homme Sayed Yousef Al-Muhafda, accusé d’avoir répandu de fausses informations sur Twitter. Les autorités bahreïnies lui reprochent notamment de n’avoir publié que le 17 décembre la photo d’un jeune manifestant blessé prise le 15 décembre 2012. Arrêté le 17 décembre 2012, il est actuellement maintenu à l’isolement, au poste de police de Hoora (Nord-Est).
L’organisation demande la libération immédiate du défenseur des droits de l’homme et l’abandon des charges qui pèsent contre lui. “Sayed Yousif Al-Muhafda paie une nouvelle fois le prix de son engagement pour la circulation de l’information sur les exactions commises au Bahreïn. Les autorités bahreïnies doivent mettre un terme à leurs violations répétées de la liberté d’information et permettre aux acteurs de l’information de faire leur travail librement”, a déclaré Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières.
Au moment de son arrestation, Sayed Yousif Al-Muhafda, vice-président et responsable du département de documentation du Bahrain Center for Human Rights, était en train de tweeter en direct le déroulé d’une manifestation organisée à Manama, marquant l’anniversaire de la mort de deux manifestants dans le soulèvement de 1994. Présenté le lendemain de son arrestation au procureur général, il est accusé d’avoir répandu de fausses informations sur Twitter.
Sayed Yousif Al-Muhafda avait déjà été arrêté le 2 novembre dernier alors qu’il couvrait des exactions commises lors d’une manifestation, avant d’être relâché le 14 novembre.
Les informations transmises par les défenseurs des droits de l’homme ont d’autant plus de valeur que les autorités contrôlent étroitement l’accès des journalistes étrangers au pays et qu’une fois sur place, leur travail est régulièrement entravé. Le 17 décembre 2012, le journaliste du New York Times, Nicholas D. Kristof, s’est vu refuser l’entrée dans le pays, son nom figurant sur la liste des personna non grata au Bahreïn.
I'm at #Bahrain airport, and the govt is denying me entry. Our ally is terrified of human rights reporting.
— Nicholas Kristof (@NickKristof) Décembre 17, 2012
Dans un communiqué publié le 19 décembre, le ministère de l’Intérieur a nié cette version des faits, accusant le journaliste de ne pas avoir suivi les procédures régulières de visa, et déclaré qu’aucun journaliste étranger ne s’était vu refuser de visa dans le passé.
Par ailleurs, Reporters sans frontières dénonce les récentes interpellations de Mazen Mahdi, photographe de l’agence DPA, et de ses confrères de l’Agence France-Presse et Associated Press. Interpellé ce 28 décembre 2012 pendant près de 2 heures, en marge d’une manifestation à Saar, il avait également été brièvement arrêté les 16 et 17 décembre 2012, alors qu’il couvrait des manifestations.Publié le
Updated on
20.01.2016