RSF appelle le ministère de l’Intérieur britannique à bloquer l’extradition de Julian Assange à la suite du refus de la Cour suprême d’examiner son appel

Reporters sans frontières (RSF) exprime sa profonde déception concernant le refus de la Cour suprême du Royaume-Uni d’examiner l’appel dans l’affaire d’extradition contre le fondateur de Wikileaks, Julian Assange. Plus de deux ans après le début de la procédure d’extradition, l’affaire est renvoyée au ministère de l’Intérieur chargé de prendre une décision politique. RSF invite instamment ce dernier à agir dans l’intérêt du journalisme et de la liberté de la presse en refusant l’extradition de Julian Assange et en le libérant sur le champ.

Le 14 mars, les avocats de Julian Assange ont publié une déclaration révélant que la Cour suprême britannique avait refusé à ce dernier l’autorisation de faire appel, au motif que « sa demande ne soulevait pas de point de droit défendable. » L’affaire est aujourd’hui renvoyée devant le ministère de l’Intérieur qui doit se prononcer en faveur ou contre l’extradition, près de trois ans après avoir donné son feu vert à la demande d‘extradition du gouvernement américain en première instance.

« L’affaire Julian Assange est une question majeure d’intérêt général et elle méritait d’être examinée par la plus haute instance du Royaume-Uni. Après deux années complètes de procédure d’extradition, le sort de Julian Assange relève une nouvelle fois d’une décision politique. Nous appelons le ministère de l’Intérieur à agir dans l’intérêt du journalisme et de la liberté de la presse en refusant l’extradition et en libérant Julian Assange sans plus attendre », rapporte Rebecca Vincent, la directrice des opérations et des campagnes chez RSF, Rebecca Vincent.

Cette annonce fait suite à la décision prise, le 24 janvier, par la Haute Cour autorisant Julian Assange à faire appel devant la Cour suprême pour demander l’examen d’un point de droit très précis, concernant le retard accumulé par le gouvernement américain pour apporter des garanties diplomatiques quant au traitement qui serait réservé au prévenu en cas d’extradition.

RSF exprime sa profonde déception concernant la décision de la Cour suprême qui porte un coup dur à Julian Assange dans le combat qu’il mène pour empêcher son extradition vers les États-Unis, où il risque jusqu’à 175 ans d’emprisonnement pour avoir publié des documents diplomatiques et militaires confidentiels sur Wikileaks en 2010. Ces documents divulguaient des crimes de guerre et des atteintes aux droits humains qui n’ont jamais fait l’objet de poursuites.

Le Royaume-Uni occupe la 33e place sur les 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse 2021 de RSF.

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Mise à jour le 21.03.2022