RSF active neuf mécanismes de l’ONU pour dénoncer la répression des journalistes en Iran

Face à l’alarmante escalade de violence contre les journalistes et de violations de la liberté d'informer depuis le 16 septembre 2022, Reporters sans frontières (RSF) demande à l’ONU de tout faire pour obtenir la libération immédiate des journalistes arbitrairement emprisonnés. 

La plainte adressée ce 27 octobre par Reporters sans frontières (RSF) à neuf mécanismes de protection des Nations unies dénonce la répression extrêmement violente contre les journalistes en Iran depuis le début du mouvement de révolte populaire en septembre. La typologie des exactions est malheureusement très large : détentions arbitraires, conditions de détention inhumaines, violations des droits de la défense, violences, harcèlement et menaces, perquisitions sans mandat, saisies de matériel… Les journalistes font face à une traque sans merci de la part des autorités. L'inquiétude est particulièrement vive pour les femmes journalistes qui font partie des principales victimes de la réponse brutale du régime patriarcal iranien. 

RSF alerte également l’ONU sur le vaste système de censure mis en place par le gouvernement et ses conséquences dramatiques sur le droit à l’information. En s’attaquant à tous les moyens de communication et en réduisant l’accès à Internet à néant, les autorités iraniennes ne laissent que très peu de possibilité à sa population et au monde extérieur d’avoir accès librement à une information fiable. 

“La gravité de la répression sur le terrain, et de la censure en ligne, sont sans précédent. Les journalistes sont contraints de prendre des risques immenses dans le simple but d’exercer leur profession ou au contraire cèdent, sous la pression, à l’autocensure, déclare Antoine Bernard, le directeur du plaidoyer de RSF. Face à une violence qui risque de s’aggraver dans les semaines à venir du fait de l’intensification du mouvement de révolte populaire, l’ONU doit exiger des autorités iraniennes l’adoption de mesures immédiates et concrètes pour garantir le droit à l’information.”   

Les procédures spéciales sont des mécanismes de protection établis par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Dans sa plainte, RSF interpelle neuf de ces mécanismes, à savoir, les rapporteurs spéciaux sur la liberté d’expression, sur la situation des droits de l’homme en Iran, sur la situation des défenseurs des droits humains, sur la violence contre les femmes, sur la liberté d'association, sur la torture, sur l’indépendance des juges, et sur les droits de l’homme et la lutte antiterroriste, ainsi que le groupe de travail sur la détention arbitraire.



L’Iran, 3e plus grande prison du monde pour les journalistes, est redevenue avec la répression la 1re pour les femmes journalistes. Le pays, depuis longtemps connu pour être l’un des pays les plus dangereux où exercer la profession de journaliste, est classé à la 178e place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2022.

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