Reporters sans frontières est outrée par la décision des autorités tunisiennes de refouler le secrétaire général de l'organisation, Robert Ménard, à son arrivée à Tunis. “Nous sommes également sidérés par la complicité des organisateurs du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI), et dans une certaine mesure de la France, qui n'ont rien fait pour garantir sa présence à ce sommet international. D'une mascarade, le SMSI est devenu un scandale”, a indiqué Reporters sans frontières.
Robert Ménard refoulé de Tunisie : « une atteinte inacceptable à la liberté d'expression » selon Josep Borrell
Le président du Parlement européen a exprimé, le 18 novembre 2005, sa « vive préoccupation », suite à l'interdiction d'accès au territoire tunisien prise à l'encontre du secrétaire général de Reporters sans frontières, le 17 novembre lors du Sommet mondial de la société de l'information (SMSI).
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Bruxelles, le 18 novembre 2005
Reporters sans frontières - Sommet de l'Information en Tunisie :
Déclaration du président du Parlement européen sur l'interdiction d'accès du secrétaire général de Reporters sans frontières sur le sol tunisien
"A l'heure où le Parlement européen s'apprête à remettre à Reporters sans frontières le Prix Sakharov 2005 en reconnaissance de son combat pour la liberté de la presse dans le monde, son secrétaire général Robert Ménard se voit refuser l'accès au sol tunisien afin de participer au Sommet mondial de la société de l'information, organisé par l'ONU.
De telles atteintes à la liberté d'expression des ONGs et des médias sont inacceptables et je tiens à réitérer, au nom du Parlement européen, ma vive préoccupation et à appeler au respect des valeurs fondamentales des droits de l'Homme .
A la veille de célébrer le 10ème anniversaire du Processus de Barcelone, promoteur du respect de la démocratie, des droits de l'Homme, de l'état de droit et de ses libertés fondamentales sur les deux rives de la Méditerranée, il est primordial que chacun s'engage fermement à tenir ses engagements."
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Reporters sans frontières est outrée par la décision des autorités tunisiennes de refouler le secrétaire général de l'organisation, Robert Ménard, à son arrivée à Tunis. “Nous sommes également sidérés par la complicité des organisateurs du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI), et dans une certaine mesure de la France, qui n'ont rien fait pour garantir sa présence à ce sommet international. D'une mascarade, le SMSI est devenu un scandale”, a indiqué Reporters sans frontières.
Le 17 novembre 2005, des policiers tunisiens en civil ont physiquement empêché Robert Ménard de débarquer de l'avion d'Air France à bord duquel il venait d'arriver à l'aéroport de Tunis. Un policier a indiqué au secrétaire général de l'organisation de défense de la liberté de la presse qu'il n'avait pas le droit de descendre car il « ne disposait pas d'une accréditation pour le SMSI ». Un autre policier en civil filmait la scène, sans autorisation de l'équipage d'Air France.
Robert Ménard, à qui les Nations unies avaient délivré l'accréditation numéro 10 30 191 pour le SMSI, a répondu que c'était faux. Il n'a reçu aucune explication supplémentaire de la part des policiers présents à la porte de l'avion et sur le tarmac. Le commandant de bord d'Air France a ensuite demandé à Robert Ménard de rester dans l'avion. Il lui a fourni un billet pour un vol de retour sur le même appareil.
Robert Ménard doit arriver à l'aéroport de Roissy CDG (Paris) à 14 heures 20 par le vol AF 1985.
Aucun organisateur du SMSI, ni représentant de l'ambassade de France, n'étaient présents pour recevoir Robert Ménard à Tunis.
Le 16 novembre, le directeur du SMSI, Charles Geiger, avait indiqué dans un communiqué que Robert Ménard n'était pas le bienvenu au SMSI, bien que ses services lui aient accordé une accréditation. Le fonctionnaire onusien se réfugiait derrière les allégations des autorités tunisiennes selon lesquelles une plainte avait été déposée en Tunisie contre Robert Ménard. De son propre aveu, Charles Geiger n'a pas vérifié l'existence de cette plainte. Par ailleurs, le bâtonnier du barreau de Tunis avait indiqué à l'avocat de Reporters sans frontières n'avoir jamais été au courant d'une telle plainte.
De son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, avait exprimé à Robert Ménard, la veille de son départ, la volonté du gouvernement de faciliter sa présence au SMSI. Or, l'ambassade de France à Tunis a déclaré aujourd'hui à Reporters sans frontières n'avoir reçu aucune consigne particulière pour accueillir le secrétaire général de l'organisation.
Cinq représentants de Reporters sans frontières sont actuellement présents au SMSI de Tunis. Ils avaient été accrédités en même temps que Robert Ménard. L'organisation internationale, colauréat du prix Sakharov des droits de l'homme du Parlement européen en 2005, dispose du statut consultatif auprès des Nations unies.
Des militants de Reporters sans frontières ont collé, le 17 novembre 2005,dans l'enceinte du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI), un poster géant représentant les "trous noirs du web".
Les membres de l'organisation ont collé sur le sol du pavillon des expositions, au milieu des stands des Etats participant au sommet, un poster de 2 mètres sur 3. Ce visuel représente les quinze ennemis d'Internet, des Etats qui bafouent la liberté d'expression sur le réseau.
Dans ces "trous noirs du web", des sites sont censurés, des mesures de filtrage draconiennes sont imposées et des cyberdissidents ou des internautes sont harcelés et emprisonnés.