Reporters sans frontières relaie l'appel de la mère du journaliste Marouane Khazaal, kidnappé depuis plus de six mois avec sa collègue Rim Zeid (photo). Par ailleurs trois autres journalistes ont été abattus à Bagdad au cours des quatre derniers jours.
"Cela fait plus de six mois que nous sommes sans nouvelles de la journaliste irakienne Rim Zeid et de son collègue Marouane Khazaal, de la chaîne de télévision irakienne Sumariya TV. Nous sommes également inquiets pour Salah Jali al-Gharraoui, comptable de l'Agence France-Presse (AFP) à Bagdad, enlevé le 4 avril. Au cours de ces longs mois, nous n'avons pas eu le moindre indice sur les raisons de leur kidnapping. Nous appelons tout le monde à maintenir la mobilisation en faveur de nos trois confrères. Nous devons continuer d'oeuvrer à leur retour rapide", a déclaré Reporters sans frontières.
Jointe au téléphone par Reporters sans frontières, la mère de Marouane Khazaal a lancé un appel aux ravisseurs de son fils : "Marouane est mon fils unique. Cela fait plus de six mois que nous sommes sans nouvelles de lui et de sa collègue Rim. Nous voulons juste un signe de la part des ravisseurs".
Depuis mai 2006, Reporters sans frontières a mis en place une pétition demandant la libération des journalistes otages en Irak. Celle-ci sera remise au Premier ministre Nouri Al-Maliki pour l'inciter à prendre toutes les mesures nécessaires afin de les retrouver.
La journaliste irakienne Rim Zeid et son collègue Marouane Khazaal sortaient d'une conférence de presse, le 1er février 2006, au siège du Parti islamique irakien dans le quartier Yarmouk, à l'ouest de Bagdad, quand ils ont été interceptés, par quatre hommes armés. Ils ont été emmenés sous la menace vers une destination inconnue. Al-Sumariya est toujours sans nouvelles de ses deux journalistes.
Salah Jali al-Gharraoui a été kidnappé dans la soirée du 4 avril, à sa sortie du bureau par des hommes armés à bord de deux véhicules aux vitres fumées et sans plaques minéralogiques.
Trois journalistes tués en une semaine
"Reporters sans frontières dénonce vivement l'assassinat de Mohammed Abbas Hamed, de Riyad Atto et d'Ismail Amine Ali. Le début du mois d'août a été particulièrement meurtrier pour les journalistes : quatre d'entre eux ont été tués en moins d'une semaine. Nous appelons une fois de plus les autorités irakiennes à tout mettre en oeuvre afin d'assurer la sécurité des professionnels de l'information. Une commission d'enquête indépendante doit être créée afin d'élucider les assassinats des professionnels des médias qui ont eu lieu ces trois dernières années dans le pays", a ajouté l'organisation."Nous appelons les groupes armés à faire cesser cette tuerie".
Le 7 août 2006, le journaliste irakien Mohammed Abbas Hamed a été assassiné devant son domicile à l'ouest de Bagdad. Il avait reçu plusieurs lettres de menaces ces dernières semaines. Mohammad Abbas Hamed travaillait pour le journal irakien Al Bayina Al Jadida. Le jour même, la police a découvert le corps d'Ismail Amine Ali dans le quartier d'Al Bonouk, à l'est de Bagdad. Le journaliste travaillait pour plusieurs journaux irakiens. Le corps portait des traces de torture.
Le corps de Riyad Atto a été retrouvé le 4 aout 2006 dans une morgue, à Bagdad. Il avait été tué par balles. Riyad Atto était rédacteur en chef du journal Talafar Al Youm.
Depuis le début de la guerre en Irak, en mars 2003, au moins 103 professionnels des médias ont été tués et 48 enlevés. Cinq d'entre eux ont été tués par leurs ravisseurs (quatre Irakiens et l'Italien Enzo Baldoni).