RFI suspendue 24 heures pour avoir diffusé le rapport de l'ONU sur les violences du mois de mars

Reporters sans frontières a jugé regrettable la décision du Conseil national de la communication audiovisuelle (CNCA) de suspendre Radio France Internationale (RFI) pendant 24 heures. « Cette décision ne va pas dans le bon sens. Dans cette affaire, RFI n'a fait que son travail en diffusant une information importante. La décision du CNCA ne fait que renforcer le climat de méfiance et d'hostilité qui règne en Côte d'Ivoire vis-à-vis de la presse étrangère », a déclaré Reporters sans frontières. Le 13 mai, le CNCA a confirmé la suspension pour 24 heures, à partir du samedi 15 mai à 6h00 (GMT) de la radio française. L'instance de régulation a expliqué que la station, dans son traitement du rapport de l'ONU sur les événements du 25 mars 2004, avait enfreint les dispositions de l'article 3 de la loi de 1991 sur la communication audiovisuelle. Cet article stipule que « le service public doit contribuer à l'édification de l'unité nationale par le développement de la communication sociale ». RFI a déjà été suspendue à plusieurs reprises au cours de ces dernières années. En 2002, la radio était restée plusieurs semaines sans pouvoir émettre sur la bande FM. Début mai, RFI avait révélé, avant sa publication officielle, les conclusions du rapport de la commission d'enquête de l'ONU sur les violences des 25, 26 et 27 mars à Abidjan, qui mettait en cause « les plus hautes autorités de l'Etat », accusées d'avoir monté une « opération planifiée ». Au cours de ces trois jours de manifestation, 120 personnes auraient été tuées selon les Nations unies.
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Updated on 20.01.2016