Restitution des équipements de deux radios indépendantes
Organisation :
Le 21 décembre, le ministère de l'Information et de la Communication a autorisé les responsables de la radio Kantipur FM à récupérer les équipements saisis le 21 octobre dernier. Il s'agit notamment d'un encodeur, d'un magnétophone numérique et d'un modem satellite qui permettait la diffusion des émissions dans seize districts de l'est du Népal.
Le 14 décembre, les autorités avaient également restitué les équipements saisis dans les locaux de la station Sagarmatha FM, notamment le relais-émetteur qui permet la retransmission des programmes de la BBC World Service.
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30.11.05
Reporters sans frontières appelle la justice à défendre la liberté de la presse
Radio Sagarmatha (Mont Everest) a finalement repris ses émissions, le 29 novembre, après que la Cour suprême lui avait donné raison en ordonnant au gouvernement de ne pas la fermer. Au cours des deux jours précédents, la police avait successivement saisi des équipements, arrêté cinq journalistes et menacé de fermeture définitive la plus ancienne des radios communautaires d'Asie du Sud.
Reporters sans frontières se félicite de la décision de la Cour suprême, même temporaire, en faveur d'une radio menacée de fermeture. L'organisation appelle les juges de cette instance à montrer leur attachement à la liberté de la presse en rendant des jugements définitifs favorables aux radios, notamment Sagarmatha et Kantipur. « Le récent jugement de la Cour suprême donnant raison au gouvernement du roi Gyanendra à propos de la nouvelle ordonnance liberticide sur la presse, a jeté un trouble. Il faut que la justice népalaise se place à la pointe du combat pour le respect de la Constitution et des libertés », a affirmé Reporters sans frontières.
Dans la soirée du 27 novembre 2005, des policiers et des représentants du ministère de l'Information ont saisi des équipements de Radio Sagarmatha afin de l'empêcher de diffuser en FM une interview de Prachanda, dirigeant du mouvement maoïste, réalisée par le service en népalais de la BBC World Service. Durga Karki, Rajendra Rijal, Deepak Pandey, Deepak Babu Aryal et Punya Bhandari, techniciens et reporters, ont également été arrêtés. Durga Karki, seule femme de l'équipe, a été remise en liberté très rapidement, les autres quinze heures plus tard.
Selon Gham Raj Luintel, animateur sur Radio Sagarmatha, les policiers ont demandé de ne pas diffuser de programmes qui contribuent à « promouvoir les activités terroristes ». Lors de cette interview exclusive, le leader maoïste affirmait que son mouvement serait prêt à accepter le principe de la monarchie si le roi organisait des élections libres pour une Assemblée constituante.
Au même moment, sept autres radios ont été menacées de représailles si elles diffusaient cette interview. La station gouvernementale Radio Nepal a également suspendu la retransmission des programmes en anglais de la BBC World Service. Après douze heures de silence, la diffusion a repris. Radio Nepal et la BBC avaient signé un contrat de partenariat en novembre 2004
La BBC a, quant à elle, diffusé l'interview. Mais, depuis, le site Internet du service népalais de la station britannique est bloqué, et la majorité de la demi-douzaine de radios qui retransmettent normalement ses programmes a cessé de le faire.
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Updated on
20.01.2016