Alors que la deuxième audience du procès des assassins présumés du journaliste s'ouvrira lundi à Istanbul, Reporter sans frontières a rappelé que les progrès récemment survenus dans l'enquête sont largement insuffisants. L'organisation réitère son soutien à la famillle de Hrant Dink dans ces efforts pour obtenir la vérité sur la mort de celui-ci et se réjouit des avancées obtenues.
“Certains progrès survenus depuis le début du procès, le 2 juillet dernier, dus aux efforts de la famille de Hrant Dink, témoignent du fait que les autorités ont commencé à saisir la gravité de cette affaire. Nous nous en réjouissons. Mais ces premiers pas sont encore insuffisants. Il est indispensable que toutes les personnes ayant participé à ce crime ou n'ayant rien fait pour l'empêcher, alors qu'elles avaient connaissance de sa préparation, soient poursuivies et punies selon la loi”, a déclaré Reporters sans frontières.
Le 1er octobre 2007, la deuxième audience du procès des assassins présumés du journaliste turc d'origine arménienne, Hrant Dink, s'ouvrira à Istanbul. Dix-neuf personnes sont poursuivies pour “assassinat “ ou “complicité d'assassinat”, dont huit écrouées, après la décision du tribunal de remettre en liberté quatre suspects (Salih Hacisalioglu, Veysel Toprak, Osman Alpay et Irfan Ozkan) lors de la première audience.
A la suite de la lettre du 15 mars 2007 de Rakel Dink, l'épouse du journaliste assassinée, lui demandant instamment d'enquêter sur les mois précédant la mort de son mari, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a annoncé s'être saisi du dossier via sa Commision d‘enquête (institution permanente auprès du Premier ministre). Deux inspecteurs se seraient, depuis, rendus à Trabzon (Nord) pour enquêter sur les accusations pesant sur les forces de l'ordre de la ville. Deux membres de la gendarmerie sont déjà sous le coup d'une enquête ouverte sur la base des déclarations de Coskun Igci, le dix-neuvième inculpé dans cette affaire. Celui-ci a affirmé avoir été employé comme informateur par les forces de l'ordre et les avoir alertées de la préparation d'un attentat contre Hrant Dink.
Après le dépôt d'une nouvelle plainte par la famille du journaliste disparu, Yasin Hayal et Erhan Tuncel, les deux principaux accusés, ont été à nouveau entendus, de même que la famille du journaliste, à propos de la responsabilité de deux fonctionnaires de la gendarmerie.
Toutefois, le 7 août, le gouverneur de la ville de Trabzon a décidé de ne pas poursuivre les hauts responsables des forces de l'ordre accusés de n'avoir pas empêché l'assassinat en dépit de multiples alertes. Le chef du service de renseignements Ramazan Akyürek, le chef de la police de Trabzon Resat Altay et les membres des forces de l'ordre Engin Dinç, Faruk Sari, Ercan Demir, Özkan Mumcu, Muhittin Zenit et Mehmet Ayhan ne seront pas inquiétés par la justice. La famille Dink a fait appel de cette décision.