Reporters sans frontières très inquiète du sort de dix-sept journalistes détenus au secret

Reporters sans frontières condamne la détention arbitraire d'un nouveau journaliste en Iran, portant à neuf le nombre de journalistes emprisonnés lors de la récente vague de répression des contestations étudiantes à Téhéran. Leurs lieux de détention sont inconnus. Reporters sans frontières renouvelle sa demande de libération immédiate de tous les journalistes incarcérés. Le procureur général de Téhéran, Saïd Mortazavi, a déclaré qu'ils étaient détenus à la prison d'Evine. Cependant, les avocats des journalistes qui se sont rendus à la prison n'ont pu rencontrer leurs clients et n'y ont trouvé aucune trace de leurs noms. L'organisation dénonce la campagne orchestrée par les responsables judiciaires et les gardiens de la Révolution dans les mosquées et dans la presse conservatrice. Tous les prisonniers - étudiants et journalistes incarcérés - sont accusés d'être des "mohareb" (combattant contre Dieu), un crime passible de la peine capitale. Le journaliste Ali Akrami, qui travaillait pour le quotidien réformateur Nedat Eslahat (suspendu), a été arrêté le 16 juin 2003. Sa femme a déclaré qu'elle ne l'a pas revu depuis ce jour, après qu'il a disparu devant l'université de Téhéran. Quant à Mohsen Sazgara, directeur du site Alliran et du quotidien réformateur Jameh (fermé), il poursuit sa grève de la faim entamée le jour de son arrestation, le 15 juin. L'état de santé du journaliste, très affaibli, est d'autant plus préoccupant que celui-ci souffre d'une maladie cardiaque. Sa femme, qui a également débuté une grève de la faim pour protester contre l'incarcération de son mari, a été convoquée par la justice le 25 juin et hospitalisée le même jour. Reporters sans frontières rappelle qu'avec dix-sept journalistes actuellement emprisonnés, l'Iran représente la plus grande prison pour les journalistes au Moyen-Orient.
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Updated on 20.01.2016