Reporters sans frontières soutient les journalistes iraniens en exil

Reza Valizadeh, 35 ans, a dû fuir son pays du jour au lendemain pour ne pas être torturé dans la prison d’Evin, ou pire finir les pieds devant. Il a quitté sa famille, ses amis, avec ses seuls vêtements sur le dos le jour où des policiers sont venus chez lui le chercher. Car pour son malheur, Reza est journaliste. Et un bon. Officiellement présentateur sur la 4ème chaîne nationale, il tenait le soir dans la clandestinité deux blogs. Sur ces blogs, il avait publié un post sur l’achat de bergers allemands par Mahmoud Ahmadinejad, des bergers allemands pur sang, valant plusieurs dizaines de milliers d’euros, un luxe qui s’accorde mal avec l’image de modestie que veut se donner le président iranien. Il avait osé rendre compte des travaux du Comité de vérification du crime, un comité créé par les partis d’opposition pour contre-enquêter sur des affaires impliquant des éléments des forces de sécurité, la police et les milices du régime. Le comité fouillait un peu trop dans des affaires embarrassantes. Il a été dissous, ses membres ont été arrêtés et la curée a continué jusque dans le réseau des journalistes gravitant autour. Un jour de septembre, une équipe de policiers est venue frapper à sa porte. Reza n’a pas pris le temps de la réflexion. Direction la Turquie, un camp du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Mais il était trop près de la frontière iranienne, encore à portée de main des Gardiens de la Révolution. Sa demande de visa a été suivie et appuyée par Reporters sans frontières. A son arrivée en France en janvier dernier, l’organisation a pris en charge son hébergement pendant un mois et demi. Reza a maintenant trouvé un logement grâce à des amis. Il continue à vivre de ses activités de journaliste en ligne. Aide aux journalistes en exil Depuis novembre 2009, Reporters sans frontières a lancé un vaste programme d’actions auprès des journalistes et des citoyens du Net fuyant l’Iran suite à la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad et à la répression sans précédent dont a été victime la presse. Reporters sans frontières a apporté son soutien à plus de trente demandes de visas et a débloqué 55 aides financières. Nous avons soutenu plus de 80 dossiers auprès de différentes autorités et organisations, dont notamment le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Avec le soutien de Jacques Barrot, alors vice-président de la Commission européenne, Reporters sans frontières a engagé en 2009 un campagne visant à obtenir des différents Etats européens qu'ils accordent des visas humanitaires à des professionnels des médias en exil. A ce jour, seule la France a entrepris d'accueillir des journalistes et défenseurs des droits de l'homme iraniens en urgence. Le bilan que nous mettons à disposition du grand public donne les détails des actions de Reporters sans frontières pour les journalistes iraniens depuis novembre 2009.
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Updated on 25.01.2016