Reporters sans frontières a adressé, le 6 mai 2008, un courrier au roi Mohammed VI pour soutenir la demande de grâce déposée par Mostapha Hurmatallah, de l'hebdomadaire Al Watan Al An, qui a entamé son 135e jour de détention à la prison d'Okacha (Casablanca).
Reporters sans frontières a adressé, le 6 mai 2008, un courrier au roi Mohammed VI pour soutenir la demande de grâce déposée par Mostapha Hurmatallah, de l'hebdomadaire Al Watan Al An, qui a entamé son 135e jour de détention à la prison d'Okacha (Casablanca).
“Ce journaliste a été durement condamné à une peine de sept mois de prison pour avoir publié une note interne de la DGST. Si Reporters sans frontières ne sous-estime pas la gravité de cette affaire, nous jugeons cette condamnation disproportionnée et à l'encontre de tous les usages du droit international. Poursuivi pour "recel de documents obtenus à l'aide d'un crime", un article prévu dans le code pénal et non dans le code de la presse, il lui a été reproché de ne pas se soumettre aux obligations du respect du secret professionnel incombant aux agents d'Etat. Or, Mostapha Hurmatallah n'a fait qu'agir conformément à sa mission d'information”, a écrit l'organisation.
“Aucun journaliste marocain n'avait été condamné à de la prison ferme depuis près de quatre ans. Les professionnels des médias du royaume, pas plus que Reporters sans frontières, ne comprennent le maintien en détention de Mostapha Hurmatallah. Ce dernier a adressé à votre cabinet en février 2008 une demande de grâce royale. Confortés par votre geste en faveur de la libération de l'internaute Fouad Mourtada, en mars dernier, nous espérons que vous montrerez la même bienveillance envers Mostapha Hurmatallah, qui n'a pas sa place en prison”, a ajouté Reporters sans frontières.
Mostapha Hurmatallah a adressé en février 2008 une demande de grâce royale au chef de l'Etat marocain. Son dossier serait toujours à l'étude auprès de la direction des affaires pénales et des grâces au sein du ministère de la Justice. Le 18 mars, l'internaute marocain, Fouad Mourtada, avait été libéré après 43 jours de détention sur décision du Palais. Il avait été précédemment condamné à trois ans de prison ferme pour “usurpation d'identité”.
Mostapha Hurmatallah a mené une grève de la faim du 2 au 4 mai 2008, à l'occasion de la célébration de la 18e Journée internationale de la liberté de la presse, pour protester contre son maintien en détention.