Reporters sans frontières s'inquiète pour la libre circulation de l'information

Reporters sans frontières dénonce les nouvelles restrictions imposées aux internautes birmans. Le 14 mai, tous les moyens de communications étaient coupés autour de la demeure de la dirigeante de l'opposition birmane Aung San Suu Kyi et il est de plus en plus difficile pour les internautes birmans de communiquer via e-mail ou d'accéder à Internet.

Reporters sans frontières dénonce les nouvelles restrictions imposées aux internautes birmans ainsi que l'expulsion de Jerry Redfern et Karen Coates, deux professeurs américains de journalisme, le 6 mai 2009. Le 14 mai, tous les moyens de communications étaient coupés autour de la demeure de la dirigeante de l'opposition birmane Aung San Suu Kyi et il est de plus en plus difficile pour les internautes birmans de communiquer via e-mail ou d'accéder à Internet. “Alors que la junte militaire opère un nouveau coup de force contre Aung San Suu Kyi, les restrictions observées sur Internet sont un nouveau signe de l'isolement que les autorités essaient d'imposer au pays, comme chaque fois que la situation politique se tend. Nous condamnons fermement cette attitude et lançons un appel à l'ASEAN afin qu'elle intensifie ses pressions en faveur d'une liberté de circulation de l'information en Birmanie”, a déclaré l'organisation. L'accès à Internet est largement restreint. “Depuis cinq jours, il faut plusieurs heures pour consulter des sites étrangers, notamment des sites de messagerie électronique, et envoyer des photos, mais personne ne sait pourquoi” a confié un journaliste de Rangoon à Reporters sans frontières. Il a ajouté que l'envoi d'un mail prenait en moyenne une heure. “C'est sûrement politique afin qu'aucune image ou nouvelle ne sorte facilement de la Birmanie”, a-t-il conclu. La consultation des messages électroniques est en effet restreinte. Quand un internaute essaie de se connecter à Gmail, le service de messagerie le plus populaire en Birmanie, il n'est pas rare que le navigateur se déconnecte, considérant Gmail comme “illégal” (voir illustration). Le gouvernement aurait également dicté des règles aux gérants de cybercafés, selon lesquelles toute utilisation de logiciel de contournement de la censure en ligne (proxy) est motif de fermeture du cybercafé. Ceux qui sont pris en flagrant délit d'ouverture de compte e-mail à leurs clients seront également fermés. Jerry Redfern et Karen Coates enseignaient le journalisme à des étudiants à Mandalay, la seconde ville du pays. Ils ont été arrêtés dans leur chambre d'hôtel et emmenés à Rangoon par train d'où ils ont été expulsés vers Bangkok le lendemain. Aucun motif ne leur a été notifié. Dans un message reçu par Reporters sans frontières, les deux journalistes affirment : “Ils ont dit qu'ils avaient reçu l'ordre de Naypyitaw de nous arrêter. (...) Ils ne nous ont donné aucune explication. Ils ne nous ont rien demandé, ne nous ont rien dit, n'ont rien recherché, n'ont rien pris. Nous n'avons ni été maltraités ni menottés.” Les deux journalistes pensent que leur arrestation et leur expulsion pourraient être en rapport avec les actions récentes d'un autre Américain, avec lequel ils n'ont aucun lien, qui a été arrêté pour avoir rencontré Aung San Suu Kyi. Le 15 mai, les journalistes de diverses publications basées à Rangoon se sont plaints de ne pas pouvoir couvrir l'arrestation d'Aung San Suu Kyi en raison de consignes imposées par le gouvernement. Crédit photo : AFP
Publié le
Updated on 20.01.2016